Coronavirus : l'âge rend-il plus susceptible à l'infection ?
Les données collectées depuis le début de l’épidémie sont sans appel : les personnes âgées sont celles qui souffrent le plus de formes sévères de la Covid-19 et qui en meurent. Ce qui ne veut pas dire que les autres tranches d’âges soient épargnées par le coronavirus, bien au contraire. Les plus jeunes souffrent simplement de symptômes moins sévères ou d'une forme asymptomatique.
Des épidémiologistes japonais se sont demandés si la susceptibilité à l’infection variait avec l’âge et si elle avait son rôle à jouer dans l’épidémie actuelle. Pour cela, ils ont crée un modèle mathématique dont les résultats sont publiés dans Scientific Reports.
La susceptibilité à l'infection ne varie pas avec l'âge
Les scientifiques ont tout d’abord utilisé un modèle pour comprendre si la susceptibilité à l’infection pouvait à elle seule expliquer la distribution de la mortalité observée dans trois pays, le Japon, l’Italie et l’Espagne. Ces trois pays ont été choisis car ils ont partagé publiquement leurs données épidémiologiques.
Selon leur modèle, on peut expliquer la distribution de la mortalité seulement avec la susceptibilité, mais celle-ci est dépendante du R0, le taux de reproduction du virus calculé à un moment T de l’épidémie. Or les R0 des trois pays pour la période considérée, le mois de mai dernier, sont bien différents. Le R0 est compris entre 2,4 et 3,3 pour l’Italie ; pour le Japon, il est de 1,7 et de 2,9 pour l’Espagne. Le taux de mortalité (nombre de décès pour 100.000 habitants) communiqué était aussi différent : 382,3 pour l'Italie ; 507,2 pour l'Espagne et 13,2 pour le Japon.
Malgré ces différences, la distribution de la mortalité selon les tranches d’âge est comparable entre les...
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