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Coronavirus : la Guadeloupe en alerte maximale, comment en est-on arrivé là ?

En Guadeloupe, la deuxième vague du Covid-19 est bien plus importante que la première.
En Guadeloupe, la deuxième vague du Covid-19 est bien plus importante que la première.

La Guadeloupe est passée, mercredi 23 septembre, en “alerte maximale” au coronavirus. Depuis la fin du mois d’août, tous les indicateurs sont au rouge et l’épidémie progresse, au point même de dépasser la première vague.

La Guadeloupe vient de passer en “alerte maximale”, ce mercredi 23 septembre, dans le cadre de l’épidémie de Covid-19. Comme à Marseille, les bars et restaurants du territoire seront fermés dès ce samedi et tous ceux qui le peuvent sont appelés à privilégier le télétravail.

Il faut dire que, depuis plusieurs semaines, les indicateurs sont au rouge et l’épidémie ne cesse de progresser. Au point que du renfort va être envoyé sur place pour soulager les soignants. Trente-sept militaires vont rejoindre le CHU de Pointe-à-Pitre en cette fin de semaine, comme l’a annoncé la ministre des Armées, Florence Parly, sur son compte Twitter mercredi 23 septembre. Ils devraient permettre de gérer huit patients en réanimation.

Premier cluster fin juillet

Cette deuxième vague, qui frappe la Guadeloupe plus durement que ne l’avait fait la première, a démarré, lentement, dès la fin du mois de juillet. À ce moment-là, un premier cluster avait été signalé à la suite d’une soirée festive. Très rapidement, les autorités avaient jugé cette situation “préoccupante”, comme le précisait alors France TV info, car, outre les six personnes testées positives au nouveau coronavirus, plus de 70 avaient été identifiées comme cas contacts.

Sans compter que plusieurs de ces cas positifs avaient participé à une fête privée regroupant 200 personnes. “Le risque de voir repartir l’épidémie en Guadeloupe est réel”, avertissait déjà la préfecture, fin juillet.

Très vite, les chiffres ont d’ailleurs commencé à s’affoler, malgré les restrictions encore en vigueur - la distanciation sociale dans les restaurants, l’obligation de déclaration pour les événements de plus de 10 personnes dans les lieux publics...

“Augmentation de la circulation”

Durant les deux dernières semaines du mois de juillet, 72 nouveaux cas ont été déclarés, contre seulement 10 les deux premières semaines du même mois. Mais à ce moment-là, la Guadeloupe ne comptait encore aucun patient atteint du Covid-19 en réanimation. Les indicateurs n’ont ensuite pas cessé d’augmenter courant août. Dans le point épidémiologique du 27 août, Santé Publique France informait que les chiffres confirmaient “une augmentation de la circulation du SARS-COV-2”.

Durant la semaine du 17 au 23 août, le taux d’incidence - c’est-à-dire le nombre de contaminations rapporté à la population - était de 83 cas pour 100 000 habitants, dépassant ainsi le taux d’alerte, fixé à 50. Ce chiffre est passé à 233 pour 100 000 habitants entre le 31 août et le 6 septembre. Il était à 249 au cours de la semaine suivante. Le chiffre le plus élevé parmi tous les départements français.

Le taux de positivité - nombre de cas positifs au Covid-19 par rapport au nombre de personnes testées - a dépassé le seuil d’alerte fixé à 10% dans la semaine du 24 au 30 août. Il atteignait 18,7% durant la première semaine de septembre et 20,9% entre le 7 et le 13.

Les services de réanimation sous tension

Cette deuxième vague, qui ne se traduisait, pendant quelques semaines, que par la hausse des contaminations, a désormais des répercussions à l’hôpital. Selon le dernier point hebdomadaire de Santé Publique France, publié le 17 septembre, les hospitalisations en Guadeloupe pour des cas de coronavirus sont en augmentation pour la troisième semaine de suite. Les passages aux urgences pour suspicion de Covid-19 sont également en forte hausse et atteignent même des niveaux trois fois plus élevés qu’au printemps dernier, selon les chiffres de Santé Publique France.

Dès la fin du mois d’août, les services de réanimation étaient sous tension, atteignant un nombre d’admissions proche du pic de mars. Un chiffre largement dépassé depuis. “Nous avons reçu un total de 94 patients en réanimation depuis un mois, contre 31 lors de la première vague”, explique Marc Valette, chef du service au CHU de Pointe-à-Pitre, sur Europe 1.

Le taux de décès par rapport au nombre d’habitants y est même le plus élevé de France. Il atteignait 1,39 pour 100 000 habitants la semaine du 7 au 13 septembre, contre moins de 0,9% dans les autres régions de France les plus touchées comme la Provence-Alpes-Côte d’Azur et le Grand Est. Entre le 16 et le 20 septembre, 16 personnes sont décédées des suites du coronavirus, précise la préfecture de Guadeloupe.

Le territoire s’en était pourtant plutôt bien sorti lors de la première vague, n’atteignant jamais de tels chiffres.

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