Publicité

Coronavirus: la gronde des élus du Sud face à la crainte de reconfinements locaux

Une unité Covid à l'hôpital de la Timone, à Marseille, le 15 avril 2020. - CHRISTOPHE SIMON / AFP
Une unité Covid à l'hôpital de la Timone, à Marseille, le 15 avril 2020. - CHRISTOPHE SIMON / AFP

Emmanuel Macron a prévenu jeudi que des mesures "déclinées territorialement" seraient annoncées ce vendredi à l'issue du Conseil de défense qui doit se tenir sur le coronavirus. Alors que le Sud de la France, notamment la région PACA, est fortement touché par la reprise de l'épidémie, les élus redoutent un reconfinement de leur ville. Une décision qui serait "inadmissible", génératrice d'un "chaos", déplorent-ils.

L'inquiétude est particulièrement vive à Marseille qui connaît une forte augmentation du nombre de contaminations depuis plusieurs semaines. Le taux d'incidence (le nombre de personnes infectées en une semaine ramené à 100.000 habitants) y dépasse en effet les 200 cas.

"Un chaos à Marseille"

"Je crains que le Conseil de défense décide de reconfiner Marseille de manière décentralisée, ou localisée", a déclaré ce jeudi sur BFMTV Samia Ghali, deuxième adjointe à la mairie de Marseille. "Un confinement général, ce qui revient un peu à mes oreilles, ça créerait un chaos à Marseille. Ça ne réussirait pas, on n'arrivera pas à le faire réussir", a-t-elle prévenu.

Une position partagée par la nouvelle maire de Marseille, Michèle Rubirola. Si celle-ci ne s'est pas exprimée récemment sur la perspective d'un reconfinement de la cité phocéenne, elle avait déclaré, fin août, que cela était "inenvisageable".

Un peu plus tôt dans la journée, Renaud Muselier, président de la région PACA avait jugé l'hypothèse d'un reconfinement local "inadminissible" et "inconcevable". Selon lui, une telle mesure serait "injuste et inapplicable".

L'élu regrette une politique "deux poids deux mesures", et des "sanctions exemplaires" visant la région PACA alors qu'un reconfinement à Paris, où le virus circule aussi activement, semble à peine envisagé.

"C'est la mort de ma ville"

Robert Ménard, maire RN de Béziers, milite quant à lui pour adopter un maximum de mesures pour assurer la sécurité de ses administrés mais refuse de prendre des décisions restrictives.

"J'ai décidé de prendre un maximum de mesures mais de ne rien interdire. Si je me mettais à interdire tout, c'est la mort de ma ville", explique-t-il. Et de regretter: "on navigue à vue et on est sous le coup d'injonctions contradictoires."

"Risque fort" de reconfinement en Gironde

La Gironde pourrait aussi se retrouver au centre des conversations du Conseil de défense. Si le département avait été relativement épargné par le coronavirus, la situation s'y dégrade rapidement et a atteint un taux d'incidence de 165 cas pour 100.000 habitants.

"La Gironde est aujourd'hui exposée à un reconfinement partiel", a prévenu Alain Anziani, président de Bordeaux Métropole sur la chaîne locale TV7. Si ce dernier craint cette décision, il assure qu'il l'accepterait. En revanche, il ne cache pas son agacement face aux habitants qui ne respectent pas les gestes barrières.

"Il faut que nos habitants arrêtent de jouer avec leur santé et celles de nos concitoyens. Je suis effaré de voir certaines personnes le masque à la main, ou qui refusent les gestes barrières", a-t-il lancé.

Article original publié sur BFMTV.com