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Coronavirus : Marseille, la Gironde, Melun... Où sont les situations inquiétantes en France ?

Une campagne de dépistage massif a été lancée en Mayenne le 13 juillet, face à la hausse des cas de Covid-19.
Une campagne de dépistage massif a été lancée en Mayenne le 13 juillet, face à la hausse des cas de Covid-19.

Si l’épidémie de Covid-19 n’a jamais vraiment ralenti en Guyane et à Mayotte, la situation était bien plus calme en métropole ces derniers mois. Mais, depuis quelques semaines, de nouveaux cas se déclarent dans certains départements.

C’est une menace qui revient, pour l’heure, à l’échelle locale. Tandis que la Guyane et Mayotte sont toujours en “vulnérabilité élevée”, dans certaines zones de France métropolitaine, les contaminations de Covid-19 repartent à la hausse après une période de calme.

Deux nouveaux patients par jour à Melun

C’est notamment le cas en Île-de-France et plus particulièrement à Melun, en Seine-et-Marne. Depuis trois semaines, l’hôpital de la ville voit arriver chaque jour un nouveau patient atteint du coronavirus, comme le rapporte France info. Ces derniers jours, ce sont même deux nouvelles contaminations quotidiennes qui ont été enregistrées. “Quand on fait les moyennes, la tendance est régulièrement, petit à petit, en augmentation”, constate Mehrane Monchi, chef de l’unité de réanimation, auprès de France info ce 15 juillet. L’un des patients atteint du Covid-19 vient même de devoir être placé dans son service. Une première depuis trois mois.

Dans le reste du département aussi, la tendance est à la hausse. Selon le dernier bilan de l’Agence régionale de santé, du 10 juillet dernier, “la majorité des indicateurs épidémiologiques régionaux montraient une tendance à l’augmentation de la circulation du virus en île-de-France. [...] Une augmentation de ces indicateurs est également constatée à Paris pour la première fois depuis le déconfinement”.

Les chiffres doublent toutes les 48h à Marseille

À l’autre bout de la France, à Marseille, l’inquiétude monte aussi. Les chiffres restent faibles pour l’instant, mais le nombre de contaminations ne cesse d’augmenter depuis une dizaine de jours. Jusqu’à doubler toutes les 48 heures. Les médecins des quartiers nords de la ville ont tiré la sonnette d’alarme, par l’intermédiaire d’Annie Lévy-Mozziconacci, médecin à l'hôpital Nord, précise France 3. Pour elle, le risque pourrait venir des touristes, et notamment de ceux qui proviennent de zones rouges.

La nouvelle maire de la cité phocéenne, Michèle Rubirola, s’inquiète quant à elle du relâchement en terme de distanciation sociale. "J’ai vu que les gens sont contents, ils se retrouvent, ils font la fête, ils sortent, mais il faut vraiment respecter les gestes barrières parce qu’on s’achemine vers une recrudescence", a fait valoir l’élue.

“Circulation accrue” en Mayenne

La situation a commencé à devenir inquiétante en Mayenne au début du mois de juillet. L’Agence régionale de santé s’en est inquiétée dans ses derniers points de situation. Le 10 juillet, elle avertissait que “la situation épidémique de la Mayenne est préoccupante parce qu’elle survient dans un contexte d’intensification de la circulation virale. Les conditions d’une accélération exponentielle des contaminations sont réunies. Elle a commencé à se manifester dans nos outils de suivi épidémiologique”.

En six jour, le nombre de cas a doublé dans le département, passant de 109 à 219 la première semaine de juillet. Le 10 juillet, ils atteignaient 255 selon Ouest France. “C’est donc bel et bien une circulation et une transmission accrues du virus à laquelle nous assistons”, a commenté l’ARS. En tout, sept clusters ont été identifiés. Pour tenter d’endiguer la propagation, une opération de dépistage massif à l’échelle du département a été lancée le 13 juillet, avec l’objectif de proposer à 300 000 habitants du territoire de se faire tester, selon le quotidien.

La Gironde passe en “vulnérabilité modérée”

En Gironde aussi, le nombre de contaminations devient préoccupant. Le 10 juillet, le département a été le deuxième de France métropolitaine - après la Mayenne - à passer en situation de “vulnérabilité modérée”. Là aussi, de légères évolutions dans les indicateurs sont observées depuis le début du mois de juillet. À la toute fin du mois de juin, 47 nouveaux cas avaient été détectés, ils sont passés à 82 durant la première semaine de juillet, rapporte l’ARS. Autre signe de reprise, les consultations chez SOS Médecins pour des soupçons de coronavirus sont passées de 1 à 3% entre la dernière semaine de juin et la première de juillet.

L’Agence régionale de santé a repéré trois clusters dans le département. “Relâchement des comportements, regroupements entre amis, réunions familiales et festives, augmentation de la population liée aux vacances dans la région sont autant de facteurs de risque de reprise…”, a commenté l’ARS.

Dans le département voisin, en Dordogne, les indicateurs sont moins élevés mais une situation inquiète particulièrement : trois résidents d’un même Ehpad ont été diagnostiqués positifs, comme l’a rapporté France 3 le 12 juillet. L’établissement avait déjà été touché en avril dernier.

Ailleurs, des situations à suivre

Dans les Pyrénées-Orientales, les chiffres sont pour l’heure bien moins élevés qu’en Mayenne ou en Gironde, mais la vigilance est de mise. En une semaine, douze nouveaux cas de coronavirus ont été détectés, précisait France 3 ce 14 juillet.

Selon Hugues Aumaître, médecin hospitalier perpignanais interrogé par France Bleu, une large partie d’entre eux revenaient de Catalogne. Or, les contaminations explosent dans cette région du nord de l’Espagne, qui a même imposé un reconfinemment à une partie de ses habitants.

Ailleurs en France, d’autres zones pourraient voir le nombre de contaminations repartir à la hausse. C’est par exemple le cas à Montreuil-sur-Mer (Pas-de-Calais) où huit nouveaux patients atteints du coronavirus ont été admis au Centre hospitalier de l’arrondissement de Montreuil en seulement une semaine. L’un d’eux est même en réanimation, précise La Voix du Nord ce 14 juillet. Selon le quotidien, certains malades sont des habitants de la région, d’autres des touristes venus profiter du littoral.

Des situations à suivre, donc, alors que la question du port du masque obligatoire dans les lieux clos commence à se poser.

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