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Coronavirus: faut-il généraliser l'obligation du port du masque?

Une affiche indiquant que le masque est obligatoire dans une rue de Lille, le 30 juillet 2020 dans le nord de la France - DENIS CHARLET © 2019 AFP
Une affiche indiquant que le masque est obligatoire dans une rue de Lille, le 30 juillet 2020 dans le nord de la France - DENIS CHARLET © 2019 AFP

Alors que l'on assiste à la résurgence de l'épidémie de coronavirus dans certains territoires, à l'instar de la Mayenne ou du nord de la France, Olivier Véran a autorisé vendredi les préfets à rendre le masque obligatoire dans certains espaces publics ouverts.

Depuis, près d'une centaine de communes françaises ont décidé de prendre des mesures en ce sens, comme les communes de Saint-Malo, Biarritz, Bayonne ou encore Orléans ou Quiberon. En Mayenne, 69 communes sont concernées. Nice a également annoncé lundi qu'il sera désormais obligatoire de porter un masque dans de nombreuses rues passantes de la cité azuréenne.

Pour les autorités sanitaires, cette obligation de porter un masque en milieu ouvert est justifiée par le fait que, relate l'AFP, des preuves s'accumulent pour déclarer que le Covid-19 se transmet par les gouttelettes et non pas uniquement par des postillons.

Mi-juillet, des soignants publiaient une tribune dans Le Parisien pour réclamer l'obligation de porter un masque dans les lieux publics clos, ce à quoi le gouvernement avait répondu favorablement.

Une mesure qui "va dans le bon sens"

Sur l'obligation de porter un masque en extérieur, et son éventuelle généralisation, le corps médical semble un peu plus mitigé.

Pour Édouard Obadia, médecin réanimateur à l'hôpital André-Grégoire de Montreuil, cette nouvelle mesure "va dans le bon sens".

"On apprend tous les jours de cette pandémie", a justifié le docteur sur notre antenne ce lundi matin. Pour lui, le "port du masque même en extérieur est important", car l'extérieur peut constituer une sorte de milieu confiné "à partir du moment où il y a beaucoup de personnes" et que l'on "est proche les uns des autres".

Garder la notion de distance

Pour l'épidémiologiste Catherine Hill, le constat est similaire: "Le port du masque doit être généralisé, c'est très simple", a-t-elle insisté ce lundi sur BFMTV. La médecin met particulièrement l'accent sur les milieux fermés toutefois, davantage que sur les milieux ouverts. "Un lieu fermé avec une personne contagieuse asymptomatique, c'est un très bon endroit pour contaminer les autres", a-t-elle ajouté.

"Il faudrait le généraliser, mais en gardant la notion de distance", vient nuancer le docteur Claude Bronner, président de l'Union généraliste et vice-président de la Fédération des médecins français (FMF)

"Quand on garde les distances les uns par rapport aux autres, il vaut peut-être mieux ne pas obliger absolument à porter le masque. Quand vous êtes dans un marché, où les gens sont vraiment entassés les uns sur les autres, c'est la moindre des choses de mettre le masque. Quand vous vous promenez dans la ville et que finalement on veut respirer un peu et qu'il y a personne à proximité, pourquoi on ne ferait pas un peu appel à l'intelligence des Français?", jugeait le généraliste, ce lundi sur BFMTV.

Revirements du gouvernement

Depuis le début de la pandémie, le gouvernement a changé à plusieurs reprises de doctrine concernant le port du masque. Initialement, l'exécutif destinait ce matériel de protection aux soignants, le jugeant "totalement inutile pour toute personne dans la rue", avait déclaré le directeur général de la Santé Jérôme Salomon le 18 mars dernier, au lendemain du début du confinement.

Au moment du déconfinement, le masque est dévenu obligatoire dans les transports en commun, puis dans les lieux publics clos en juillet. Désormais, les espaces à l'air libre aussi peuvent donc potentiellement être concernés.

Sur la question d'une généralisation de l'obligation du port du masque sur tout le territoire, le ministère de la Santé confie à BFMTV que "la situation sanitaire actuelle ne le justifie pas". Ce dernier ajoute toutefois qu'il ne "s'interdira rien" en fonction de l'évolution de l'épidémie.

Article original publié sur BFMTV.com