Coronavirus en Afrique : quelle est la situation sur le continent ?

Bien qu'il soit moins touché par le coronavirus que les autres, le continent africain doit faire face au coronavirus qui se propage dangereusement sur la quasi-totalité du continent.

Moins impactée que le reste du monde par le Covid-19, l’Afrique doit tout de même faire face à la propagation du virus. Le point sur la situation sur le continent le moins touché, mais le plus vulnérable.

Un temps épargnée par le nouveau coronavirus, l’Afrique doit désormais y faire face. Alors que le premier cas de Covid-19 a été déclaré le 14 février par l’Égypte, le continent en comptabilise plus de 8736 au 5 avril, avec 399 décès.

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Des chiffres peu élevés par rapport aux autres continents, notamment en raison de la mobilité internationale qui est moins importante vers l’Afrique que vers les autres continents. De plus, comme explique le chercheur au CNRS Yannick Jaffré au HuffPost, “40% de la population africaine a moins de 15 ans et face à la maladie ils sont plus résistants et le plus souvent asymptomatiques”. Même s’il est important de souligner que beaucoup de jeunes africains ont des pathologies préexistantes qui les rendent vulnérables.

Une progression comparable à la Chine et l’Europe

Cependant, cela fait depuis le 20 mars que l’OMS a appelé l’Afrique “à se préparer au pire”. En effet, la situation sanitaire dans de nombreux pays d’Afrique ne permet pas d’aborder la crise du coronavirus de la meilleure des manières. L’accès à l’eau et au savon est par exemple problématique pour beaucoup, sans quoi il est impossible d’instaurer des mesures d’hygiène efficaces. De plus, les hôpitaux du continent manquent d’équipement pour gérer une crise comme celle-ci.

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Même si les chiffres sont plus bas que ceux des autres continents, ils augmentent aussi vite que dans les autres régions du monde il y a quelques semaines, ce qui pourrait donner lieu à un scénario catastrophe en Afrique. Il s’agit d’une progression rapide qui correspond à celles qui ont été observées en Chine et en Europe, comme l’a déclaré Michel Yao, responsable des opérations d’urgence de l’OMS en Afrique.

Une carte mise en ligne par le site infogram.com permet de dresser en temps réel le bilan du nombre de cas de coronavirus pays par pays, du nombre de décès, ainsi que les différentes mesures de restriction mises en place par chaque pays.

Beaucoup misent sur la chloroquine

Plusieurs pays africains ont décidé de faire confiance à la chloroquine. Ce médicament anti-paludisme est très connu sur le continent puisqu’il y a été utilisé pendant plus de 30 ans, le paludisme étant très présent en Afrique. Le médicament a suscité la polémique après notamment l’étude controversée du professeur Didier Raoult, mais nombreux sont les pays qui ont décidé de croire en son efficacité, bien qu’elle n’ait pas encore été scientifiquement prouvée, selon l’OMS. Parmi eux le Sénégal, le Burkina Faso, le Cameroun, l’Afrique du Sud, le Maroc, Madagascar ou encore la Tunisie qui ont autorisé la chloroquine dans les hôpitaux ou au moins annoncé des essais cliniques.

Arrivée de masques et fabrication de gel hydroalcooliques

Le plus inquiétant avec la propagation du Covid-19 en Afrique est le manque d’équipements des pays du continent et les conditions sanitaires. À Libreville, capitale du Gabon, le gouvernement a décidé d’installer des points de lavage des mains et mis en circulation des camions citernes afin de distribuer de l’eau potable dans les quartiers où l’eau n’arrive que la nuit, comme le révèle RFI.

En Algérie, plus de 8 millions de masques sont arrivées dimanche 5 avril en provenance de Chine. “L’Algérie va se débarrasser de cette pandémie tôt ou tard”, a annoncé le Premier ministre Abdelaziz Djerad suite à la réception de ces masques.

Au Togo, des étudiants en pharmacie ont lancé la production de solutions hydroalcooliques vendues à bas coût afin d’éviter les ruptures de stock comme c’était le cas à la mi-mars dans le pays. Depuis qu’ils ont démarré la production, en à peine plus de deux semaines, les étudiants ont produit environ 3 000 litres de cette solution, dont la moitié a été vendue aux hôpitaux et pharmacies selon le média Jeune Afrique.

Des tensions en Côte d’Ivoire

Dans la banlieue d’Abidjan, en Côte d’Ivoire, des habitants ont manifesté contre l'installation d'un centre de prélèvement contre le coronavirus et l’ont démoli, car ils estiment qu'il est situé trop à l'intérieur d'un quartier d'habitation, selon des sources policières. Pourtant, il ne s’agissait pas un centre de traitement des malades, mais d’un “centre de prélèvement” qui était en construction, a assuré au Parisien un responsable du ministère de la Santé sous couvert d'anonymat.

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