Déconfinement : ce qui va changer (ou pas) le 11 mai

Protection d'un commerce à Paris

Des déplacements aux transports en commun en passant par l’organisation des entreprises, tour d’horizon de ce qui va évoluer, ou pas, à partir du 11 mai, date de la première étape prévue du déconfinement.

Le déconfinement se fera par étapes. Edouard Philippe a annoncé plusieurs dates-clés pour la sortie du confinement. La première étape se fera le 11 mai, à une échelle différente selon les départements. Pour ceux où le virus circule faiblement, qui seront affichés “en vert” chaque soir lors du point presse, le déconfinement sera appliqué plus largement, au contraire de ceux affichés “en rouge”, où le virus circule encore activement, et où le déconfinement sera plus strict.

La date du 11 mai reste toutefois hypothétique : “Si les indicateurs ne sont pas au rendez-vous, nous ne déconfinerons pas le 11 mai” a précisé le Premier ministre. Il appelle à maintenir le confinement d’ici là afin de s’assurer que l’objectif du 11 mai soit atteint.

Liberté de sortir sans attestation

Quel que soit le département, à partir du 11 mai, aura lieu la première étape du déconfinement. Chacun sera libre de sortir, il ne sera plus nécessaire d’avoir une attestation lors d’un déplacement.

Les sorties ne seront plus limitées par des horaires, par un motif, ni concernées par le rayon d’un kilomètre autour de son domicile. Chacun sera libre de sortir où il le souhaite, dans les lieux qui sont ouverts.

Déplacement limités à plus de 100 km

En revanche, les déplacements au-delà de 100 kilomètres seront interdits. Une exception sera autorisée ne cas de “motif impérieux, familial ou professionnel", prévient Edouard Philippe.

Dans le viseur du Premier ministre, le week-end de l’Ascencion. Avec le jeudi 21 mai férié, la crainte est que beaucoup en profitent pour partir en week-end prolongé. “Ce n’est pas le moment de partir en week-end”, a notamment prévenu le Premier ministre.

Crèches, maternelles et primaire ouvrent

Au niveau scolaire, les crèches seront rouvertes à partir du 11 mai avec des groupes de 10 enfants maximum. Une priorité sera accordée aux familles monoparentales, à ceux qui ne peuvent faire de télétravail ainsi qu’aux enfants d'enseignants et de soignants. Les écoles maternelles et élémentaires rouvriront de manière "très progressive", "partout sur le territoire et sur la base du volontariat", avec des groupes de 15 élèves par classe maximum.

En terme de protections, tous les encadrants recevront des masques qu'ils devront porter si les distances de sécurité ne peuvent être respectées. Le masque est en revanche prohibé en maternelle et “pas recommandé en raison des risques de mauvais usage” à l’école élémentaire. Des masques seront distribués aux directeurs pour les élèves présentant des symptômes, en attendant que leurs parents viennent les récupérer. Des gels hydroalcooliques seront distribués, et la vie scolaire “organisée autour du respect des règles barrière, de mesures d’hygiènes strictes”, a précisé le Premier ministre.

Les collèges ne pourront réouvrir que le 18 mai dans les départements où le virus circule peu. Les élèves concernés recevront des masques afin de pouvoir retourner en cours.

Des transports en commun transfigurés

Au niveau de la reprise du travail, Edouard Philippe a rappelé l’importance de maintenir le télétravail “partout où cela est possible”. Pour les salariés ne pouvant pas télétravailler, le Premier ministre prône la pratique des horaires décalés et incite à diminuer la présence simultanée des salariés dans un même espace de travail. Concernant la protection des salariés, “le port du masque devra être mis en œuvre dès lors que les règles de distanciation ne pourront être garanties”, a précisé Edouard Philippe.

Pour se rendre au travail, une politique particulière concernera les transports en commun, à partir du 11 mai. Le port du masque sera obligatoire dans tous les transports, le respect des gestes barrières devra être assuré. Dans le métro, la capacité sera donc réduite, un siège sur deux sera condamné, et un marquage au sol prévu pour favoriser “la bonne répartition sur les quais”.

Dans les taxis et VTC, le port du masque sera obligatoire si le véhicule n’est pas équipé d’une protection en plexiglas, séparant le chauffeur du client.

Un commerçant pourra interdire l’accès en cas d’absence de masque

Concernant les commerces, tous sauf les cafés, restaurants, pourront ouvrir à compter du 11 mai. Mais le nombre de clients à l’intérieur des magasins sera limité, des flux visant à éviter les rapprochements entre clients devront être crées. Concernant la protection, un commerçant aura le droit d’interdire l’accès au commerce à ceux ne portant pas de masque grand public.

Une exception toutefois pour les centres commerciaux de plus de 40 000 mètres carrés ”qui ont une zone de chalandise qui va au-delà du bassin de vie”. Les préfets pourront décider de ne pas autoriser leur ouverture.

Parcs et jardins fermés là où le virus circule

Concernant les parcs et jardins, tout dépendra de la circulation du virus. Ils pourront ouvrir de nouveau dans les départements “verts”, où le virus circule peu. En revanche, ils resteront fermés dans les départements où le virus circule encore.

Les rassemblements, qu’ils aient lieu dans le cadre privé ou sur la voie publique seront limités à 10 personnes. Pour les activités culturelles, seules les médiathèques, bibliothèques et petits musées pourront ouvrir car “ils peuvent fonctionner plus facilement en respectant les règles sanitaires”, détaille le Premier ministre. Enfin, les cimetières ouvriront de nouveau, les enterrements resteront eux limités à 20 personnes.

Prochaine étape le 2 juin

Enfin, à partir du 11 mai, le quotidien des personnes testées positives changera. Elles auront le choix entre s’isoler à leur domicile, ce qui entraînera le confinement de tout le foyer pendant 14 jours, ou bien de s’isoler dans un lieu mis à sa disposition, notamment dans des hôtels réquisitionnés.

Pour la deuxième étape du déconfinement, le gouvernement donne rendez-vous trois semaines plus tard, soit le 2 juin. À cette date, une décision aura été prise pour une éventuelle réouverture des lycées, des restaurants, et des bars.