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Coronavirus: Crainte d'une deuxième vague après des cas dans des boîtes de nuit à Séoul

CORONAVIRUS: CRAINTE D'UNE DEUXIÈME VAGUE APRÈS DES CAS DANS DES BOÎTES DE NUIT À SÉOUL

par Sangmi Cha et Josh Smith

SEOUL (Reuters) - A Séoul, l'apparition d'un nouveau foyer de contamination au coronavirus dans les boîtes de nuit gays a poussé les autorités à passer au peigne fin les données des téléphones portables, les relevés de carte de crédit et les images de vidéosurveillance afin d'identifier les personnes ayant fréquentées ces établissements.

La découverte de plus de 100 nouveaux cas de contamination liés au milieu de la nuit fait craindre la résurgence d'une deuxième vague de contagion en Corée du Sud, considéré comme un modèle dans la lutte contre la pandémie, le pays étant parvenu à maîtriser la propagation du virus sans confinement généralisé de la population.

Les autorités ont par conséquent entrepris de détecter et de tester des milliers de personnes ayant fréquenté les clubs et les bars du quartier animé d'Itaewon à Séoul, y compris les clients n'ayant pas pu être identifiés ou souhaitant garder l'anonymat, l'homosexualité étant encore largement taboue en Corée du Sud.

"Nous utilisons les informations des stations de télécommunications et les transactions par carte de crédit dans les boîtes de nuit pour identifier 1.982 personnes qui ne sont pas joignables", a déclaré Yoon Tae-ho, un responsable du ministère de la Santé.

TESTS ANONYMES

Selon les Centres coréens pour le contrôle et la prévention des maladies (KCDC), au moins 102 personnes ont été diagnostiquées positives dans le cadre des tests menées dans le milieu de la nuit.

Le maire de Séoul, Park Won-soon, a déclaré que 7.272 personnes avaient été testées dans le cadre de ce "cluster".

D'après lui, sur la base des informations fournies par les antennes relais mobiles et les cartes de crédit, 10.905 personnes se trouvaient dans le secteur d'Itaewon au début de ce nouveau foyer.

Selon les médias, l'épidémie dans ce nouveau foyer est partie d'un club gay fréquenté par le patient zéro. Cette information suscite l'inquiétude au sein de la communauté LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres) qui redoute de nouvelles discriminations.

Pour Amnesty International, en pointant du doigt une certaine catégorie de patients, certains médias compliquent tout simplement la tâche des autorités dans le cadre des mesures de prévention contre la pandémie.

"La branche coréenne d'Amnesty International exhorte les autorités et les médias à prendre des mesures concrètes et ciblées pour éviter la discrimination et la stigmatisation", a déclaré l'ONG.

Le sujet étant sensible, les autorités se sont engagées à procéder à des "tests anonymes" en demandant aux personnes volontaires de fournir seulement leur numéro de téléphone et non leur nom.

Depuis le début de la pandémie, la Corée du Sud a enregistré au total 10.936 cas confirmés de contamination et 258 décès.

(Version française Claude Chendjou, édité par Blandine Hénault)