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Coronavirus : l'annulation des marchés de Noël, un coup dur pour les exposants et les centres-villes

À Strasbourg, le marché de Noël a été annulé à cause de la situation sanitaire. Mais les exposants tentent de s'organiser pour trouver une solution.
À Strasbourg, le marché de Noël a été annulé à cause de la situation sanitaire. Mais les exposants tentent de s'organiser pour trouver une solution.

Face à la progression du coronavirus, de nombreuses villes préfèrent annuler leur marché de Noël. Un coup dur tant pour les exposants que pour les commerçants des centres-villes où ils sont installés.

Arras, Lille, Lyon, Strasbourg, Bordeaux et maintenant Amiens et Toulon. Chaque jour, la liste des marchés de Noël annulés en raison du coronavirus s’allonge un peu plus.

Si certains ne veulent pas complètement abandonner les festivités - la ville de Strasbourg n’exclut pas de maintenir une partie des animations, selon France Bleu - ces annonces sont un véritable coup dur tant pour les exposants eux-mêmes que pour les commerçants des centres-villes. Elles ne sont cependant pas vraiment une surprise.

Une décision parfois tardive

“On s’y attendait un peu, on a bien vu l’évolution de la situation sanitaire dans la région”, commente notamment Michel Wagner, président du SPECS (syndicat professionnel des exposants du Christkindelsmärik de Strasbourg). Jeanne Barseghian, la maire de la ville dont le marché de Noël est très réputé, a fait cette annonce au cours d’une conférence de presse le 22 octobre dernier.

“Ce n’était pas concevable de faire un marché de Noël en cette période”, réagit, fataliste, Daniel Héripré, président de l’association des commerçants du quartier des Halles à Amiens. “Mais la décision a été prise un peu tard, on ne l’a su que ce lundi 26 dans la soirée. Ça ne nous laisse pas beaucoup de temps pour nous retourner”, estime-t-il.

Certaines villes ont officialisé la décision il y a déjà plusieurs semaines, à l’instar d’Arras, qui a fait ce choix dès le début du mois de septembre. À Bordeaux et Lyon, le verdict est tombé mi-octobre. Quelques jours après, c’est celui des Tuileries de Paris qui était annulé.

Coup dur pour les exposants...

Quelle que soit la date de l’annonce, le coup porté aux exposants est rude. “Pas de chalet, ça veut dire pas de point de vente, tout simplement”, résume Michel Wagner, habitué du marché de Noël de Strasbourg.

“Pour nous, l’incidence est double”, détaille Philippe Bialek, apiculteur récoltant qui expose normalement sur plusieurs marchés de Noël du sud-ouest, dont celui de Bordeaux. “On est producteurs, donc pour certains produits comme le pain d’épice ou les confitures, il faut anticiper : acheter des fruits l’été, préparer des semaines à l’avance... dès qu’on a su pour les annulations, on a tout arrêté”, résume-t-il.

L’autre problème est évidemment financier. “C’est la catastrophe. Les marchés de Noël représentent en moyenne 30% de notre chiffre d’affaires. C’est donc 30% qu’on n’aura pas cette année”, conclut l’apiculteur.

...et les centres-villes

L’annulation des marchés de Noël pose également problème aux commerçants des centres-villes, car les chalets en bois y drainent généralement beaucoup de visiteurs, dont certains venant des quatre coins de la France. “On sait que ça va représenter en moyenne une perte de 30% du chiffre d’affaires de la période de Noël”, rapporte Daniel Héripré, président de l’association des commerçants du quartier des Halles à Amiens. “Comme certains visiteurs viennent de loin, les hôteliers et les restaurateurs seront les plus touchés”, poursuit-il.

Mais, plus largement, tous les commerçants pourraient pâtir de l’absence du marché de Noël. “Ce qu’on craint, c’est que les gens ne viennent pas faire leurs achats de Noël en centre-ville”, et qu’ils préfèrent les grandes surfaces et les zones commerciales en périphérie, redoute Daniel Héripré.

Tenter de trouver des solutions

Alors, on tente de s’organiser. “On va réfléchir, dans les prochains jours, à ce qu’on pourrait faire pour attirer les gens en centre-ville”, avance le président de l’association des commerçants du quartier des Halles à Amiens.

Du côté de Strasbourg, les réflexions sont déjà en cours. “Je passe beaucoup d’heures quotidiennement au téléphone avec la mairie”, nous explique Michel Wagner, le président du SPECS. “On travaille beaucoup pour trouver des solutions : par exemple, on pourrait envisager d’installer les exposants qui vendent de la nourriture sur les parkings des supermarchés, et les artisans dans des boutiques éphémères”, avance-t-il.

Pour ça, Michel Wagner espère pouvoir compter sur un appui logistique de la part de la mairie. “La ville pourrait notamment communiquer sur les actions des uns et des autres”, poursuit le président du syndicat professionnel des exposants du marché de Noël de Strasbourg.

Philippe Bialek, quant à lui, est beaucoup moins optimiste. “Tous les marchés de Noël où je devais aller s’annulent les uns après les autres, et même les plus petits événements, associatifs, n’auront pas lieu”. Pour lui, la saison de Noël est perdue avant même d’avoir commencée.

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