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Coronavirus : la Chine face à la crainte d'une deuxième vague

Des agents se préparent à désinfecter une station de métro à Wuhan, le 24 mars 2020

Alors que Wuhan lève progressivement son confinement depuis quelques jours, 600 000 habitants d'un comté du centre du pays viennent d’être placés en confinement après la découverte d'un cas de Covid-19.

La deuxième vague de Covid-19 tant redoutée serait-elle en train de frapper la Chine ? Alors que le pays semblait s’être débarrassé du coronavirus avec la levée progressive du confinement à Wuhan, le pays enregistre une hausse des nouveaux cas.

Le district de Jia, dans le centre du pays, vient d’ordonner le confinement pour ses 600 000 habitants le 31 mars, après l’apparition de trois nouveaux cas de Covid-19. Selon le South China Morning Post, ces contaminations auraient pour origine le retour d’un médecin ayant travaillé à Wuhan, épicentre de l’épidémie. Il aurait contaminé deux membres du personnel de l’hôpital de Jia, et un ancien camarade de classe.

En Chine, retour des mesures de confinement

Des mesures strictes de confinement ont donc été prises dans ce district situé dans la province du Henan, frontalière avec celle du Hubei, où se trouve la ville de Wuhan. Fermetures des magasins non-essentiels, confinement strict de la population, port d’un masque obligatoire en cas de sortie motivée par des motifs nécessaires.

La Chine a fermé ses frontières aux étrangers, mais le retour des ressortissants chinois est une crainte des autorités sanitaires. Le pays enregistre une hausse des nouveaux cas de Covid-19 depuis quelques jours. Sur 48 nouveaux cas enregistrés mardi 31 mars, tous étaient "importés". Ce qui fait craindre à l’arrivée d’une deuxième vague de coronavirus dans le pays.

“Il n’y a jamais qu’une seule vague”

Pour limiter ce risque, au-delà des mesures de confinement dans le district de Jia, des lieux qui avaient rouvert ont de nouveau fermé au public. À Shanghai, l'aquarium, le musée de cire Madame Tussauds et deux gratte-ciels de la ville ont fermé, après avoir rouvert mi-mars.

Un scénario d’une deuxième vague est largement envisagée par les spécialistes. Dans Ouest France, Matthieu Revest, spécialiste des maladies infectieuses émergentes au CHU de Rennes explique : “Dans les pandémies comme celle-ci, il n’y a jamais qu’une seule vague. (La première vague) passe et puis la maladie revient : le virus s’est introduit dans la population, il peut circuler et revenir à certaines périodes”, explique le spécialiste.

Quelle violence pour la deuxième vague ?

Mais il tient à rassurer : la deuxième vague est moins mortelle que la première : “En première vague, ce sont les patients les plus fragiles qui sont touchés. La deuxième, moins importante, est constituée de patients qui ont échappé à la première parce qu’ils étaient plus solides mais qui, à force d’être exposés au virus, peuvent tomber malades”. La Chine, premier pays touché par le Covid-19, serait donc logiquement le premier à subir ce phénomène de la deuxième vague.

La deuxième vague pourrait toutefois être importante, d’autant qu’avec la stratégie de confinement, une grande partie de la population n’a pas été exposée au virus, et n’a donc pas pu développer de défense immunitaire. “La population demeure très vulnérable et peut être touchée par une épidémie importante. Tôt ou tard, une seconde vague est inévitable”, décrypte Benjamin Cowling, épidémiologiste de l’université de Hong Kong.

Le vaccin, seule solution de fin de crise ?

La situation décrite par Ma Jin, le directeur de l’École de santé publique de l’université Jiaotong de Shanghai, est plus alarmiste. “Nous devons être préparés non seulement pour une deuxième vague, mais pour chaque jour et chaque mois jusqu’à ce qu’un vaccin soit produit avec succès et ait prouvé son efficacité”, explique-t-il à The Globe and Mail.

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Or, l’élaboration d’un vaccin et sa mise sur le marché pourrait prendre plusieurs mois. Si plusieurs pistes sont actuellement étudiées, dont celle du BCG, qui pourrait aider à lutter contre le coronavirus, l'Agence européenne du médicament estime qu'un vaccin contre le coronavirus n'arrivera pas avant au moins un an.

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