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Coronavirus : Bretagne, Mayenne, Ile-de-France... Quelles sont les zones qui inquiètent ?

Les campagnes de tests se multiplient

Dans huit des 13 régions, le R0, qui mesure le nombre de personnes contaminées par un malade, est supérieur à 1, ce qui signifie que le virus se propage.

Vers une seconde vague de Covid-19 ? S’il est trop tôt pour l’affirmer, plusieurs indicateurs montrent un regain de la circulation du virus. Le R0, qui mesure le nombre de personnes contaminées par un malade, est de 1,18 en France, ce qui signifie que 100 personnes en contaminent 118. Si ce chiffre peut fortement varier en cas de découverte d’un cluster, il indique toutefois que la circulation du virus se poursuit. De manière préoccupante dans certaines régions.

  • La Bretagne

Avec un R0 de 2,62, c’est l’une des deux régions de métropole en rouge. Selon les données des autorités, le taux de reproduction est passé de 0,92 à 2,62 entre le 10 et le 14 juillet. 110 nouveaux cas positifs ont été enregistrés dans la région entre le 10 et le 14 juillet, ce qui marque un bond de l’épidémie. Un chiffre qui masque des disparités au niveau local.

Dans le détail, le Finistère (48 cas) et l’Île-et-Vilaine (30 cas) sont les départements les plus touchés, alors que les Côtes-d’Armor, avec deux nouveaux cas, semblent épargnés. Sur les 110 nouveaux cas dans la région, seuls 15 ne résident pas en Bretagne, ce qui semble relativiser l’idée selon laquelle les touristes auraient favorisé la propagation du Covid-19 en Bretagne.

Des mesures ont néanmoins été prises dans le Finistère, département le plus touché par la hausse des cas, en raison de “l’afflux important de population pendant la période estivale” et de la “concentration de population rend parfois difficile le respect de la distanciation physique”, explique la préfecture. Désormais, le port du masque est obligatoire pour l’accès à certains marchés et dans les établissements recevant du public clos des îles de Batz, Molène, Ouessant et Sein.

Si le R0 est inquiétant, les autres indicateurs dans la région sont au vert : le taux d’incidence, c’est-à-dire le nombre de patients positifs pour 100 000 habitants sur une semaine, reste au vert, mais avec des disparités. Il est de 8,8 dans le Finistère. Le taux d’occupation des lits en réanimation, qui est de 1,9%. En Bretagne, trois patients sont en réanimation et 72 hospitalisés.

  • PACA

Autre région métropolitaine classée en rouge en raison de son R0 particulièrement élevé, la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, où le taux de reproduction du virus est de 1,55. Le département des Bouches-du-Rhône et particulièrement la ville de Marseille ont attiré l’attention avec une hausse des cas.

“Depuis quelques jours, les signes d’une reprise de l’épidémie de Covid-19 sont constatés à Marseille” , écrivent conjointement l’ARS, la ville de Marseille et le préfet. “Une légère hausse des cas de contamination et d’hospitalisation a été enregistrée,” ajoutent les autorités qui ont décidé de créer une cellule de veille, d’augmenter les campagnes de dépistage avec la réouverture des centres Covid, et des logements mis à disposition des personnes positives pour les isoler.

Si le R0 inquiète dans la région, les autres indicateurs sont au vert. Le taux d’incidence, c’est-à-dire le nombre de patients positifs pour 100 000 habitants sur une semaine, reste au vert, avec toutefois de fortes disparités selon les départements. Le taux d’incidence varie de 8,6 dans les Bouches-du-Rhône à 1,3 dans le Var. Avec 26 patients en réanimation, seuls 5% des lits de réanimation sont occupés dans la région, et 464 personnes sont hospitalisées.

  • La Mayenne

La région Pays de la Loire est placée en orange en raison du R0, évalué à 1,5, ce qui signifie que 10 malades en contaminent 15. Mais cela cache de fortes disparités, notamment en raison de la situation en Mayenne. Face à la situation dans le département, le port du masque est d’ores et déjà obligatoire dans les lieux publics clos de six communes.

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La Mayenne est placée en “vulnérabilité élevée” depuis mercredi en raison du taux d’incidence : 50,76 nouveaux cas détectés pour 100 000 habitants en une semaine. Dans les autres départements de la région, le taux ne dépasse pas les 3,5 nouveaux cas pour 100 000 habitants.

En Mayenne, le taux de tests positifs est évalué à près de 5,6%, alors qu’il n’atteint pas les 1% dans le reste de la région. Néanmoins, la situation semble s’améliorer en Mayenne, le taux de positivité des tests coronavirus est passé 9% à 5,6% en dix jours. Mais selon l'ARS, ce taux "reste élevé", "le virus circule", rapporte France Bleu. Néanmoins, dans la région, la situation hospitalière est satisfaisante, avec 4 patients en réanimation, soit 2,8% des lits, et 138 personnes hospitalisées.

  • La Nouvelle-Aquitaine

Là aussi, la région est placée en vigilance orange en raison du R0, évalué à 1,37, ce qui signifie que 10 malades en contaminent 13. "L’apparition de nouveaux cas groupés (clusters) ces derniers jours démontre qu’il faut se ressaisir et appliquer rigoureusement les mesures barrières", alerte l’Agence régionale de Santé, alors que 10 clusters ont été détectés ces derniers jours.

La saison propice aux retrouvailles familiales et aux festivités diverses présente un contexte favorable à une reprise active de la circulation du virus en Nouvelle-Aquitaine, région, de surcroît, très touristique", alerte l’ARS, qui concentre sa vigilance sur le département de la Gironde, placé en “vulnérabilité modérée”.

"L’évolution du nombre de cas positifs, l’apparition de nouveaux clusters, la hausse d’activité de SOS médecins et les nouvelles hospitalisations liées au Covid-19, le tout associé à une baisse des mesures de protection prises par la population ont poussé Santé Publique France et l’ARS à définir la vulnérabilité de la Gironde comme modérée. Il s’agit là d’un signal l’alerte démontrant que la situation peut évoluer très rapidement”, justifie l’ARS. Le président du département de Gironde se dit prêt à demander “le port du masque obligatoire dans les lieux publics extérieurs” lorsque la concentration de personnes “ne permet pas le respect de la distanciation sociale” ainsi que des dépistages massifs, “un peu comme en Mayenne”.

Dans la région, les autres indicateurs restent malgré tout au vert, avec un taux d’incidence, c’est-à-dire le nombre de patients positifs pour 100 000 habitants sur une semaine, ne dépassant pas 3,2 et un taux de positivité inférieur à 1%. Enfin, les capacités hospitalières sont suffisantes, avec seulement 61 patients hospitalisés, et 11 en réanimation.

  • Les Hauts-de-France

La région des Hauts-de-France est classée en vigilance orange en raison du taux de reproduction du Covid-19, évalué à 1,06. Autre indicateur qui inquiète, le taux d'incidence est légèrement reparti à la hausse, évalué à 5,1. Les autorités invitent les employeurs de la région à imposer le port du masque en lieu clos.

Mais la situation du département du Nord inquiète particulièrement. C’est celui qui compte le plus de foyers de contamination en France, ont annoncé la préfecture et l'Agence régionale de Santé dans un communiqué. Entre le 11 mai et le 15 juillet, 31 clusters hors EHPAD ont été recensés.

Les indicateurs du département "tendent à présager d'une recrudescence de cas de coronavirus si la vigilance de tous n'est pas maintenue". Ainsi, détaillent les autorités, "le taux de positivité aux tests de dépistage Covid-19 s'établit à 1,37% dans le Nord contre 1,1 % à l'échelle nationale”.

Les capacités hospitalières sont en revanche au vert, avec 630 personnes hospitalisées dont 40 en réanimation, soit un taux d’occupation de 9% en réanimation.

Une situation qui inquiète d’autant plus que de l’autre côté de la frontière, en Belgique, les autorités sont en alerte. “Nous somme au début d’une deuxième vague”, alerte le virologue belge Mark Van Ranst. La moyenne quotidienne des nouvelles infections a augmenté de 32% en Belgique lors de la semaine du 7 au 13 juillet soir 114,7 nouvelles contaminations par jour.

  • L’ÎIe-de-France

Si le taux de reproduction est relativement faible comparé aux autres régions, évalué à 1,15, la région reste sous vigilance accrue. En cause notamment, la hausse du taux d’incidence, passé de 6 en juin à 8,1, ce qui signifie que le nombre de patients positifs augmente. “Depuis quelques jours, les courbes repartent à la hausse”, s’inquiète le directeur de l’ARS en Île-de-France, Aurélien Rousseau, sur Europe 1.

"On a à nouveau plus d'appels au Samu, plus de transports sanitaires pour suspicion de Covid. On a surtout beaucoup plus de cas contact : quand on a une personne contaminée, on s'aperçoit qu'elle n'a pas vu, comme un mois après le déconfinement, deux ou trois personnes, mais elle en a vu cinq ou six”, ajoute-t-il. Avec un taux d’incidence de 10, la Seine-Saint-Denis est sous vigilance particulière, tout comme Paris où ce taux, qui indique le nombre de personnes positives pour 100 000 habitants, est de 9,9. Les capacités hospitalières sont au vert dans la région, avec 20% des capacités de réanimation utilisées, soit 238 patients dans ces unités.