Corbyn veut une transition post-Brexit aussi longue que nécessaire

La période de transition qui suivra le Brexit devra être aussi longue que nécessaire, a déclaré dimanche le chef de file de l'opposition parlementaire travailliste, Jeremy Corbyn. /Photo prise le 24 septembre 2017/REUTERS/Toby Melville

LONDRES (Reuters) - La période de transition qui suivra la sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne devra être aussi longue que nécessaire, a déclaré dimanche le chef de file de l'opposition parlementaire travailliste, Jeremy Corbyn. "Il faut prolonger dans une période de transition aussi longtemps que nécessaire", a déclaré Jeremy Corbyn à la BBC, tout en disant ne pas imaginer que cette période puisse atteindre 10 années. "Je pense qu'il est impossible pour quiconque de donner un chiffre là dessus." La Première ministre britannique, Theresa May, a dévoilé la semaine dernière ses projets sur la sortie de l'UE, disant notamment compter sur une période de transition d'environ deux ans. Dans une lettre ouverte adressée à Jeremy Corbyn, plusieurs parlementaires travaillistes l'enjoignent de s'engager à faire en sorte que la Grande-Bretagne demeure au sein du marché commun et de s'élever contre la méthode retenue par Theresa May qu'ils qualifient de "Brexit destructeur". Ces députés, qui se réuniront cette semaine pour le congrès annuel du Labour, demandent à leur dirigeant de dépasser la position qu'il détient actuellement, celle d'un maintien de la Grande-Bretagne dans le marché commun européen au cours de la période de transition qui s'ouvrira en mars 2019. "Nous avons été consternés de voir le gouvernement utiliser un référendum très serré pour justifier une approche extrémiste du Brexit", disent les parlementaires dans leur lettre publiée par The Observer. "Si bien que lors de notre rassemblement de cette semaine, le Parti travailliste devrait s'engager à rester dans le marché commun et l'union douanière, sans écarter la moindre piste qui pourrait aboutir à ce résultat." Jeremy Corbyn a déclaré à la BBC qu'il étendait les voix de ces députés qui souhaitent conserver le lien le plus étroit possible avec l'Union européenne sans pour autant dire s'il modifierait la ligne du Labour. Dans le camp conservateur, le ministre des Affaires étrangères Boris Johnson, qui a mené campagne en faveur du Brexit, a prévenu qu'il s'opposerait à ce que la moindre législation européenne soit imposée à la Grande-Bretagne au cours de la période de transition. Cette prise de position, qui va à l'encontre de l'approche prudente retenue par Theresa May vendredi à Florence, laisse penser certains observateurs que des divergences de plus en plus nettes apparaissent au sein d'un gouvernement fragilisé par les résultats en demi-teinte des législatives de juin dernier. (William James, Nicolas Delame pour le service français)