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COR-Fusillade dans un centre d'avortement aux Etats-Unis

Interpellation d'un suspect après une fusillade dans un centre d'avortement du planning familial à Colorado Springs, aux Etats-Unis. Le tireur a fait trois morts et neuf blessés vendredi. /Photo prise le 27 novembre 2015/REUTERS/Isaiah J. Downing

par Keith Coffman COLORADO SPRINGS, Colorado (Reuters) - Correction. Bien lire 1977 à l'avant-dernier paragraphe. Une fusillade vendredi dans un centre d'avortement du planning familial à Colorado Springs, aux Etats-Unis, a fait trois morts et neuf blessés, ont annoncé les autorités qui ont arrêté un suspect. Les trois morts sont un policier et deux civils, a déclaré à la presse le chef de la police de Colorado Springs, Peter Carey. Les neuf blessés, parmi lesquels figurent cinq policiers, ont été hospitalisés; leurs jours ne sont pas en danger, a précisé Peter Carey. Barack Obama a une nouvelle fois exprimé son désarroi face à ce type d'incident, affirmant qu'il fallait "faire quelque chose" pour rendre plus difficile l'accès aux armes à feu. "Nous devons faire quelque chose contre la facilité d'accès à des armes de guerre dans nos rues pour des gens dont le métier n'est pas leur maniement. Ça suffit", a déclaré le président américain. La police n'a pas donné d'informations sur les motivations du tireur. La présidente d'une des sections du Planning familial, Vicki Cowart, a laissé entendre que le climat de rancoeur autour de l'avortement aux Etats-Unis était propice à ce genre de violences. Après avoir fait irruption dans le centre du planning familial, le suspect s'est engagé dans des échanges de tirs prolongés avec la police, puis a fini par se rendre aux forces de l'ordre à l'intérieur du bâtiment, environ cinq heures après le début de l'opération. Un photographe de Reuters sur les lieux a vu un homme vêtu d'un T-shirt blanc, menotté les mains derrière le dos. Auparavant, la police avait indiqué que les progrès pour sécuriser le bâtiment étaient ralentis par les vérifications concernant la présence éventuelle d'explosifs laissés par le suspect, qui a apporté des sacs à l'intérieur de la clinique et a aussi laissé plusieurs choses à l'extérieur. OBAMA TENU INFORMÉ La police a bouclé les alentours de la clinique après un appel de détresse reçu à 11h30 (18h30 GMT) faisant état de coups de feu. La porte-parole de la police a précisé que les officiers dépêchés place avaient immédiatement essuyé des tirs de la part du suspect retranché dans le bâtiment. Des agents de la police fédérale (FBI) et du Bureau of Alcohol, Tobacco, Firearms and Explosives (ATF) sont venus prêter main forte aux forces de police. Le président Barack Obama a été tenu informé des développements de l'affaire par sa conseillère pour la Sécurité intérieure, Lisa Monaco. Comme dans beaucoup d'Etats américains, l'avortement est contesté dans le Colorado. Le sujet figurait en bonne place dans des publicités lors des élections sénatoriales l'an dernier entre le sortant démocrate Mark Udall et le républicain Cory Gardner, qui a remporté le scrutin. Cette clinique de Colorado Springs, localité située à 110 km au sud de Denver, a été à plusieurs fois prise pour cible par des manifestants opposés à l'interruption volontaire de grossesse. Elle a déménagé ces dernières années dans le lieu où elle se trouve actuellement. L'endroit est une "forteresse" selon les opposants à l'avortement. Par exemple en août dernier, plusieurs centaines de personnes s'étaient rassemblées devant l'établissement afin de demander la suppression des subventions publiques au planning familial, rappelle le Colorado Springs Gazette, le journal local. Selon la Fédération nationale de l'avortement, huit membres du personnel médical ont été tués depuis 1977 aux Etats-Unis d'incidents violents. L'homicide le plus récent remonte à 2009. Cette année-là, un médecin pratiquant des avortements, le docteur George Tiller, a été abattu alors qu'il se trouvait dans une église à Wichita, dans le Kansas. Les différents centres d'avortements ont fait en outre état de près de 7.000 incidents divers (menaces de morts, incendies criminels, vandalisme, etc.), selon la Fédération. (Avec Rick Wilking à Colorado Springs, Daniel Wallis à Denver, Dan Whitcomb et Alex Dobuzinskis à Los Angeles, Eric M. Johnson à Chicago, Laila Kearney à New York, et Andy Sullivan à Washington; Pierre Sérisier et Danielle Rouquié pour le service français)