Corée du Sud; les députés votent largement le blocage de la loi martiale, l'opposition dénonce "un coup d'État"

Les parlementaires sud-coréens ont largement voté en faveur du blocage de la loi martiale, instaurée par le président Yoon Suk-yeol, ce mardi 3 décembre. Ce vote a déclenché des applaudissements dans le bâtiment. Sur les 300 membres du Parlement, 190 étaient présents et ont voté en faveur de la levée de la loi martiale.

L'agence de presse Yonhap note que parmi les 190 élus ayant voté contre la loi martiale figurent 18 députés du camp présidentiel. En vertu de la loi sud-coréenne, le président est tenu de se conformer au vote. De son côté, l'armée a affirmé qu'elle "fera respecter la loi martiale jusqu'à sa levée par le président".

"Le peuple doit être rassuré"

Plus tôt dans la journée, le dirigeant sud-coréen a accusé les partis d'opposition d'avoir pris en otage le processus parlementaire dans le cadre de houleux débats sur le budget.

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"Le président doit immédiatement lever l'état d'urgence martiale après le vote de l'Assemblée nationale. La déclaration de l'état d'urgence martiale est désormais invalide", a déclaré Woo Won-sik, le président de l'Assemblée nationale.

"Le peuple doit être rassuré. L’Assemblée nationale défendra la démocratie avec le peuple, a-t-il poursuivi.

Les forces spéciales ont tenté d'entrer dans le Parlement, selon des images diffusées à la télévision publique et relayée sur les réseaux sociaux. Mais les militaires ont ensuite quitté le bâtiment.

De nombreux manifestants sont aussi devant le bâtiment, notamment à l'appel du chef de l'opposition, Lee Jae-myung. Ce dernier a jugé la loi martiale "illégale" et avait appelé la population à se rassembler devant le parlement en signe de protestation. À travers un communiqué, le parti démocrate, qui est la principale force d'opposition, a estimé "qu'il s'agit essentiellement d'un coup d'État."

Un peu plus tôt, le président de la Corée du Sud avait justifié son action dans une allocution télévisée, en indiquant "protéger la Corée du Sud libérale des menaces posées par les forces communistes nord-coréennes et éliminer les éléments anti-étatiques".

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"Sans se soucier des moyens de subsistance du peuple, le parti d'opposition a paralysé le gouvernement, à des fins de destitutions, d'enquêtes spéciales et pour protéger son leader de poursuites judiciaires", a poursuivi Yoon Suk-yeol.

Article original publié sur BFMTV.com