La Corée du Sud ouvre une enquête contre Telegram, après un scandale de «deepfake» pornographiques
En Corée du Sud, la police a ouvert lundi 2 septembre une enquête contre la messagerie Telegram pour « avoir encouragé » la diffusion de contenus pornographiques truqués. Depuis plusieurs mois, le pays fait face à un scandale de « deepfake » à caractère sexuel, des fausses images générées par l'intelligence artificielle, avec le visage de victimes. Et dans ce cas, souvent mineures. Pavel Durov, le patron de Telegram est désormais dans le viseur de la justice sud-coréenne, qui accuse la plateforme de refuser de collaborer avec l'enquête.
Les signalements se multiplient en Corée du Sud, sur les « deepfake porn », ces montages pornographiques générés avec l'intelligence artificielle dans lesquels des visages d'individus sont plaqués sur des photos ou dans vidéos sexuelles. Selon la police du pays, 297 affaires ont été recensées depuis le début de l'année, contre 156 en 2021, la première année de collecte des données. Près de 60 % des victimes sont mineures, comme une large partie des créateurs de ces contenus pornographiques.
La police sud-coréenne cherche à identifier les créateurs des fausses images pornographiques, mais la messagerie cryptée Telegram reste muette face aux demandes de la justice. Une enquête a donc été ouverte afin de déterminer si l'application a été complice de la diffusion de contenus sexuellement explicites.