Corée du Sud : l'opposition va de nouveau tenter de faire destituer le président
Après avoir déclenché, pendant quelques heures, la loi martiale, le président sud-coréen a créé une véritable crise politique dans le pays. Son ministre de l’Intérieur a démissionné et le ministre de la Défense a été arrêté par la police.
Les trois hommes sont sous le coup d’une enquête pour “rébellion” après la proclamation de la loi martiale.
Depuis ce coup de force manqué, le président a échappé, samedi, à une motion de destitution, mais il n’est pas au bout de ses peines.
Il est désormais poussé vers la sortie par son propre parti, et le principal parti d’opposition a annoncé ce dimanche, qu’il retenterait une motion de destitution contre lui le 14 décembre.
Les Coréens demandent la destitution
Le président reste cependant dans une position précaire. L'échec du vote risque d'alimenter des manifestations dans tout le pays et d'aggraver l'agitation politique.
"Ces gens sont venus ici tous les jours. Parce qu'ils n'accepteront pas un président qui écarte le Parlement", a déclaré l'un des milliers de manifestants présents devant le Parlement.
"En 1980, à Gwangju, la loi martiale a conduit à une tuerie. Je l'ai vu de mes propres yeux. Je ne peux pas croire que la même chose se reproduise 50 ans plus tard", a déclaré un autre manifestant plus âgé.
Ces derniers jours, des centaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues de Séoul, la capitale sud-coréenne, pour réclamer le départ de Yoon.
Comment Yoon a-t-il survécu au vote ?
Le président sud-coréen Yoon Suk-yeol a survécu à la motion de destitution grâce au boycott du Parti du pouvoir du peuple (PPP), le parti au pouvoir, qui a fait en sorte que le nombre de députés ne soit pas suffisant pour que la motion soit adoptée.
La motion nécessitait 200 votes sur les 300 députés, mais seuls 195 étaient présents, dont 192 des partis d'opposition et trois du PPP. La majorité des membres du parti du président avaient quitté la salle avant le vote, empêchant la majorité nécessaire à l'adoption de la motion.