Corée du Sud: les enquêteurs annoncent suspendre l'arrestation du président déchu Yoon
Les enquêteurs, venus arrêter l'ex-président, ont finalement suspendu leur tentative "en raison de l'impasse persistante" et d'"inquiétudes pour la sécurité du personnel sur place".
Les enquêteurs sud-coréens ont annoncé vendredi 3 janvier suspendre leur tentative d'arrestation du président déchu Yoon Suk Yeol dans sa résidence de Séoul, empêchés de parvenir à leurs fins par ses gardes du corps.
"En ce qui concerne l'exécution du mandat d'arrêt aujourd'hui, il a été déterminé qu'elle était matériellement impossible en raison de l'impasse persistante. Les inquiétudes pour la sécurité du personnel sur place ont conduit à la décision d'interrompre l'exécution", a déclaré dans un communiqué le Bureau d'enquête sur la corruption des hautes personnalités (CIO).
Pendant près de six heures, les procureurs et agents du Bureau d'enquête sur la corruption des hautes personnalités (CIO), qui centralise l'enquête pour "rébellion" ouverte contre Yoon Suk Yeol, sont restés à l'intérieur de la résidence présidentielle, dans les hauteurs du quartier chic de Hannam.
Un mandat d'arrêt "illégal et invalide"
Un officier de l'État major interarmées à Séoul a déclaré à l'AFP que l'équipe du CIO était "entrée en confrontation" avec les soldats placés sous les ordres du service de sécurité présidentiel. Ce dernier a pour sa part indiqué à l'AFP qu'il avait mené des "négociations" avec le CIO.
Le service de sécurité présidentiel, qui continue à protéger Yoon Suk Yeol en tant que chef de l'État en exercice, avait déjà empêché plusieurs perquisitions des enquêteurs au domicile de Yoon Suk Yeol ces derniers jours.
Arrivée à la hâte à la résidence présidentielle dans la matinée de vendredi, l'équipe d'avocats de Yoon Suk Yeol avait à nouveau dénoncé un mandat d'arrêt "illégal et invalide".
Le CIO a jusqu'au 6 janvier pour exécuter le mandat d'arrêt délivré par un tribunal de Séoul à sa demande mardi.
Une arrestation de Yoon Suk Yeol, qui reste officiellement le chef de l'État et n'est que suspendu en attendant la confirmation par la Cour constitutionnelle de sa destitution d'ici la mi-juin, serait sans précédent dans l'histoire de la Corée du Sud.
Yoon Suk Yeol avait sidéré la Corée du Sud dans la nuit du 3 au 4 décembre en imposant la loi martiale et en envoyant l'armée au Parlement pour tenter de le museler, un épisode qui avait rappelé au pays les heures sombres de la dictature militaire.
Il avait été forcé de faire marche arrière quelques heures plus tard, les députés ayant réussi à entrer dans le Parlement et à voter une motion exigeant la levée de la loi martiale pendant que leurs assistants bloquaient les portes de l'hémicycle avec des meubles et que des milliers de manifestants prodémocratie se rassemblaient à l'extérieur.