En Corée du Sud, la décision “inacceptable” du président vouée à un “échec irréversible”
“Le grand pari de Yoon Suk-yeol a échoué, la fin de sa carrière politique a probablement sonné.” Voilà comment Hu Xijin, ex-rédacteur en chef du journal nationaliste chinois Huanqiu Shibao, a titré son article publié sur son compte WeChat. “Le président de la Corée du Sud est impuissant”, écrit d’emblée le journaliste, avant de souligner que la loi martiale n’a duré que “six heures avant d’avorter”.
Même si ça n’a pas duré longtemps, le pays a connu un événement politique majeur durant la nuit du 3 au 4 décembre. Après que le président a décrété la loi martiale, à 22 h 28, le mardi 3 décembre, 190 des 300 députés coréens se sont rendus d’urgence à l’Assemblée nationale où, après avoir franchi les barrières érigées par des gardes armés, ils ont voté à l’unanimité la levée de cette mesure d’exception. Le président Yoon Suk-yeol est finalement intervenu vers 4 h 30, le mercredi 4 décembre, pour annoncer le retrait de la loi martiale.
Désavoué par son propre parti
Selon Hu Xijin, cet échec va forcément “ébranler” le pouvoir du président. Déjà, dans son cercle proche, une dizaine de personnes, dont son chef de cabinet, ont annoncé leur départ dès la matinée du 4 décembre. Et les dirigeants du parti au pouvoir ont également prié Yoon Suk-yeol de quitter leur parti.
Le journaliste chinois impute la “froideur sans précédent” des relations Chine-Corée du Sud au président Yoon. “Pionnier dans la défense de la stratégie extrême des États-Unis en Asie-Pacifique”, Yoon Suk-yeol est rapidement devenu, après son arrivée au pouvoir, en 2022, “le président sud-coréen le plus pro-américain”, explique-t-il.
Divisions nationales
Hu Xijin dénonce également les tentatives du président d’“assouplir les relations avec le Japon à tout prix”. Si cette approche a été appréciée par les États-Unis et leurs alliés, elle a, en revanche, alimenté les “divisions” dans le pays, souligne-t-il.
La loi martiale, que le président sud-coréen a tenté d’imposer, se traduit par l’interdiction des activités de l’Assemblée nationale et des partis politiques, ainsi que de tous les rassemblements et manifestations. Elle place par ailleurs les médias et le secteur de l’édition sous le contrôle du gouvernement.
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