La Corée du Nord a lancé un "missile balistique de type indéfini"
La Corée du Nord a tiré un "missile de type indéfini" quelques heures après l'annonce par Séoul de la poursuite des exercices militaires aériens avec les Etats-Unis, a estimé jeudi l'armée sud-coréenne.
Poursuivre ces exercices est "un choix très dangereux et mauvais", a estimé Pak Jong Chon, le secrétaire du Comité central du parti des travailleurs nord-coréen, selon un communiqué relayé par l'agence officielle KCNA.
Le tir a été précédé d'autres lancements jeudi, dont un tir de missile balistique, qui aurait échoué selon Séoul. Selon l'état-major interarmées sud-coréen, trois premiers projectiles - deux missiles à courte portée suivis d'un ICBM - avaient été lancés jeudi matin par le Nord en direction de la mer du Japon.
Un exercice qui inquiète la Corée du Nord
États-Unis et Corée du Sud, pays alliés, ont décidé jeudi de prolonger ces exercices "compte tenu des récentes provocations du Nord", a annoncé l'armée sud-coréenne.
Selon des analystes, l'exercice, baptisé "Tempête vigilante" ("Vigilant Storm"), inquiète Pyongyang car il mobilise des avions furtifs F-35A et F-35B. Des appareils qui "pourraient être utilisés dans des opérations de décapitation" du régime de Kim Jong Un, a fait valoir Go Myong-hyun, chercheur à l'Asan Institute for Policy Studies.
Durant l'été 2022, des informations faisant état d'entraînements américano-sud-coréens à des "frappes de décapitation" éclair contre les dirigeants nord-coréens avaient en effet circulé. De quoi aggraver les craintes de Pyongyang qui considère déjà les fréquentes manoeuvres conjointes entre les armées américaine et sud-coréenne comme des répétitions générales à une invasion de son territoire.
"Tempête vigilante" constitue "une manoeuvre militaire agressive et provocatrice visant la République populaire et démocratique de Corée", a dénoncé mercredi le régime nord-coréen, qui a menacé Séoul et Washington de "payer le plus horrible prix de l'histoire".
Condamnation des États-Unis et du Japon
Les sirènes d'alerte aérienne ont donc retenti pour le deuxième jour consécutif dans l'île sud-coréenne d'Ulleungdo, située à 120 km à l'est de la péninsule coréenne, ont rapporté les médias locaux. Une alerte a également été déclenchée dans le nord du Japon même si, contrairement aux affirmations initiales des autorités, le missile n'a finalement pas survolé l'archipel.
"Le barrage continu de missiles jour après jour est un outrage et ne peut être toléré", a déclaré le Premier ministre japonais Fumio Kishida.
Ce lancement "souligne la nécessité pour tous les pays d'appliquer pleinement les résolutions du Conseil de sécurité" des Nations unies sanctionnant la Corée du Nord, a affirmé de son côté le porte-parole du département d'Etat américain Ned Price. Le 4 octobre, un missile balistique nord-coréen avait survolé le Japon pour la première fois en cinq ans.
Mercredi, la Corée du Nord avait déjà tiré 23 missiles, dont l'un avait franchi la "Ligne de limite du Nord" (NLL) qui prolonge en mer la frontière terrestre intercoréenne, tout en restant dans les eaux internationales.
Les Etats-Unis et la Corée du Sud avertissent depuis des mois que la Corée du Nord s'apprête à réaliser un essai nucléaire, qui serait son septième.