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La Corée du Nord annonce 800.000 nouveaux volontaires pour "combattre les impérialistes américains"

L'annonce de Pyongyang est intervenue alors que Séoul et Washington organisent leurs plus grands exercices militaires conjoints en cinq ans depuis le 13 mars 2023. - JUNG YEON-JE / AFP

L'agence officielle nord-coréenne KCNA a annoncé samedi que plus de 800.000 jeunes nord-coréens ont volontairement rejoint l'armée de leur pays pour combattre "les impérialistes américains", sur fond de manœuvres militaires menées par Washington et Séoul et inédites en cinq ans.

"Plus de 800.000" jeunes "à travers le pays se sont portés volontaires" pour "rejoindre l'armée du peuple (nord-)coréen", sur la seule journée de vendredi, a indiqué samedi l'agence officielle nord-coréenne KCNA, alors que Séoul et Washington se livrent depuis le début de la semaine à leurs plus grands exercices militaires conjoints en cinq ans.

Ils sont déterminés à "anéantir de façon impitoyable les obsédés de la guerre" et ont rejoint l'armée pour "défendre le pays", ajoute l'agence KCNA.

"Guerre nucléaire"

Le quotidien officiel Rodong Sinmun a publié des images montrant de longues files d'attente de jeunes devant ce qui ressemble à un chantier de construction. Selon l'agence officielle, des centaines de milliers de personnes se sont enrolées en réponse à des exercices militaires américains que KCNA qualifie de tentative de "provoquer une guerre nucléaire".

Baptisés "Freedom Shield", ces exercices américano-sud-coréens ont débuté lundi et doivent durer dix jours. Ils se focalisent sur "l'évolution de l'environnement de sécurité" due à l'agressivité redoublée de la Corée du Nord, ont déclaré les alliés.

Qualifiés d'exercices militaires "frénétiques" par KCNA, la Corée du Nord y a riposté, jeudi, par le lancement d'un missile balistique intercontinental (ICBM). S'en est suivi, dimanche, le lancement d'un nouveau missile balistique de courte portée, selon l'armée sud-coréenne. Il s'agit de sa quatrième démonstration de force en une semaine.

Notre armée a détecté un missile balistique de courte portée tiré des environs de la zone de Tongchang-ri, dans la province du Pyongan du Nord (nord-ouest), à 11H05 (02H05 GMT) vers la mer de l'Est", a indiqué l'état-major interarmées (JCS), en référence au nom coréen de la mer du Japon.

Les renseignements américains et sud-coréens analysent le projectile, qui a volé sur 800 kilomètres, a déclaré le JCS dans un communiqué, qualifiant ce lancement de "provocation sérieuse" en violation des sanctions de l'ONU.

Le missile lancé jeudi en direction de la mer du Japon était un Hwasong-17, selon KCNA, un "missile monstre" selon les analystes militaires, qui a théoriquement une portée suffisante pour atteindre la partie continentale des États-Unis.

"Ligne rouge"

Les exercices de Séoul et Washington rendent furieux Pyongyang, qui les perçoit comme des répétitions à une invasion de son territoire et promet régulièrement une réponse "écrasante".

Les exercices des États-Unis et de la Corée du Sud "se reprochent de la ligne rouge de façon impardonnable", a dit l'agence officielle KCNA samedi.

Pyongyang s'était déclarée puissance nucléaire "irréversible" l'année dernière, et Kim a récemment appelé à une augmentation "exponentielle" de la production d'armes, y compris d'armes nucléaires tactiques.

Début mars, Kim a en outre donné à l'armée nord-coréenne l'ordre d'intensifier les exercices pour se préparer à une "véritable guerre".

Pyongyang se sert des exercices américains pour présenter son programme d'armement nucléaire comme "crucial et nécessaire", a estimé Yang Moo-jin président de l'université des études nord-coréennes à Séoul, interrogé par l'AFP.

Renforcement de l'alliance entre Washington et Séoul

Cela "répand l'idée que les exercices américano-sud-coréens ont pour ultime objectif de détruire le régime nord-coréen actuel et même d'occuper sa capitale Pyongyang", a-t-il ajouté.

Selon les experts, outre les exercices militaires conjoints et la rencontre cette semaine entre le président sud-coréen Yoon Suk Yeol et le dirigeant japonais Fumio Kishida, la Corée du Nord s'est offusquée du projet du président américain Joe Biden d'accueillir Yoon et son épouse à la Maison Blanche le mois prochain.

Cette visite d'État, la deuxième de la présidence de Joe Biden, soulignant les liens étroits entre les États-Unis et la Corée du Sud, aura lieu le 26 avril. Le conservateur Yoon Suk Yeol et son administration ont fait du renforcement de l'alliance entre les États-Unis et la Corée du Sud une priorité de leur politique étrangère. Des relations que Joe Biden à cherché à entretenir également.

En riposte, Pyongyang pourrait "ordonner des tirs de missiles à plus longue portée, tenter de lancer un satellite espion, faire la démonstration d'un moteur à combustible solide et peut-être même procéder à un essai nucléaire", a déclaré Leif-Eric Easley, professeur à l'université Ewha Womans de Séoul, à la CNN.

Article original publié sur BFMTV.com

VIDÉO-La Corée du Nord lance un missile balistique intercontinental au large du Japon, le Premier ministre japonais dénonce un tir "absolument inacceptable"