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Corée du Nord: L'impact de la sécheresse sera limité, dit la FAO

par James Pearson SEOUL (Reuters) - Les pluies tombées à la fin de l'été et la part croissante d'un secteur privé dans l'agriculture font que la Corée du Nord devrait éviter des pénuries alimentaires aiguës cette année, malgré la sécheresse estivale et les sanctions internationales récemment renforcées, ont déclaré des transfuges et des experts. La FAO (Organisation mondiale pour l'alimentation et l'agriculture) avait fait état en juillet de la plus grave sécheresse en Corée du Nord depuis 2001, exprimant à ce sujet ses "vives inquiétudes" face à l'absence de pluies dans les régions céréalières. "Les gens ont dit qu'ils avaient retardé les semailles, parce que le sol était trop sec au début du printemps, mais juste après cela, il a plu", a expliqué Kang Mi-jin sur le site internet Daily NK, basé à Séoul et administré par des transfuges. "L'état des récoltes est bon désormais", ajoute Kang, qui dit avoir recoupé l'information auprès de plusieurs sources toujours en Corée du Nord. Les données météorologiques pour les zones de Chine limitrophes des régions céréalières nord-coréennes montrent que les pluies ont considérablement augmenté à partir d'août. Les images satellites du département américain de l'Agriculture donnent quant à elles à penser que le rendement des récoltes en Corée du Nord sera comparable à l'an dernier, a dit Kim Young-hui, transfuge nord-coréen et spécialiste de l'économie de ce pays au sein de la société Korea Finance à Séoul. IMPORTATIONS CEREALIERES EN RECUL La Corée du Nord avait subi une famine meurtrière dans les années 1990, qui résultait de l'effondrement de l'URSS, proche alliée de Pyongyang, de sécheresses et d'inondations mais aussi d'une mauvaise gestion économique. Pour l'heure, le Système de distribution publique est la "source principale de vivres" pour 70% de la population, et des importations de produits alimentaires seront nécessaires pour garantir un approvisionnement correct pour les groupes les plus exposés, dont les enfants et les personnes âgées, indique la FAO dans son rapport. L'augmentation des denrées alimentaires provenant du secteur agricole privé sur les marchés nord-coréens remplace lentement le Système de distribution publique comme distributeur numéro un de vivres. Dans les années qui ont suivi la famine des années 1990, les agriculteurs ont obtenu une autonomie de plus en plus grande au niveau local, afin d'éviter qu'une telle situation ne se reproduise. En 2016, les importations de céréales de la Corée du Nord ont représenté 26,5 millions de dollars (22,2 millions d'euros), en forte baisse par rapport aux 139,2 millions de dollars (116,5 millions d'euros) de 2012, selon l'Agence de promotion des investissements commerciaux, un organisme gouvernemental nord-coréen. Les importations céréalières pour le premier semestre de 2017 se sont montées à 10,6 millions de dollars (8,9 millions d'euros). (Eric Faye pour le service français)