En Corée du Sud, le président sud coréen visé par une enquête de police pour « rébellion »

Yoon Suk Yeol a sidéré son pays en imposant la loi martiale par surprise dans la nuit du 3 au 4 décembre, avant d’être obligé de l’abroger six heures plus tard sous la pression du Parlement et de la rue.
EZRA ACAYAN / AFP Yoon Suk Yeol a sidéré son pays en imposant la loi martiale par surprise dans la nuit du 3 au 4 décembre, avant d’être obligé de l’abroger six heures plus tard sous la pression du Parlement et de la rue.

INTERNATIONAL - Les conséquences de la tentative manquée d’imposer la loi martiale en Corée du Sud passent un nouveau cap. Après avoir échappé à une destitution samedi dernier, le président sud-coréen Yoon Suk Yeol est désormais visé par une enquête de police pour « rébellion ».

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Dans ce cadre, le bureau présidentiel a été perquisitionné ce mercredi 11 décembre par une équipe spéciale d’enquête, comme l’indique la police à l’AFP. Des perquisitions ont également été menées « à l’Agence de la police nationale, à l’Agence de la police métropolitaine de Séoul et au Service de sécurité de l’Assemblée nationale », une semaine après l’épisode rocambolesque de la loi martiale.

Toutefois, la police sud-coréenne affirme être empêchée dans ses perquisitions du complexe présidentiel, où se trouve le bureau du chef de l’État. « Nous avons accédé à son bureau des services civils. Cependant, nous sommes actuellement dans l’impossibilité d’entrer dans le bâtiment principal en raison de restrictions d’accès imposées par les officiers de sécurité présidentiels », a indiqué un porte-parole à l’AFP.

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L’impopulaire président de 63 ans a désormais l’interdiction de quitter le territoire. Une mesure qui s’applique également à l’ex-ministre de l’Intérieur, au commandant de l’éphémère loi martiale et à l’ancien ministre de la Défense. Ce dernier a d’ailleurs fait parler de lui ces dernières heures, puisqu’il a tenté de se suicider dans sa cellule.

Tentative de suicide

Tôt ce mercredi, Cho Ji-ho, le commissaire général de l’Agence de la police nationale, ainsi que le chef de l’Agence de la police métropolitaine de Séoul, Kim Bong-sik, ont aussi été arrêtés dans le cadre de la vaste enquête ouverte après les événements du 3 au 4 décembre.

Toutefois, l’enquête a rapidement été éclipsée ce mercredi par cette tentative de suicide. L’ex-ministre de la Défense Kim Yong-hyun, accusé d’avoir joué un rôle « crucial lors d’une rébellion » et commis un « abus de pouvoir pour entraver l’exercice de droits », était en détention depuis dimanche.

L’homme a également été accusé par des parlementaires de l’opposition d’avoir ordonné d’envoyer des drones à Pyongyang, dans une tentative apparente de créer un casus belli avec le Nord, qui aurait servi de prétexte pour assurer cette loi martiale.

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Évoqué par un responsable des services pénitentiaires dès mardi soir lors d’une audition parlementaire, son acte aurait eu lieu quelques minutes avant son arrestation formelle, permise par la délivrance d’un mandat contre lui. « Il a été confirmé que Kim Yong-hyun a essayé de se pendre », a depuis indiqué le ministère de la Justice, assurant que son état de santé actuel était bon. Il est actuellement sous protection et en bonne santé.

Suspens jusqu’à samedi

Ce mercredi, il a par ailleurs été indiqué que le principal parti d’opposition en Corée du Sud a fixé à samedi la soumission au vote d’une deuxième motion de destitution contre le chef d’État sud-coréen. La veille, un groupe de travail du Parti du pouvoir au peuple (PPP) de l’impopulaire président Yoon a proposé une feuille de route sur son futur retrait. Dont la démission serait envisagée pour février ou mars, avec une nouvelle élection présidentielle en avril ou en mai.

La proposition n’a pas encore été acceptée par la totalité du PPP. Même si elle l’était, il est improbable que l’opposition renonce à une nouvelle motion de destitution. D’autant plus que celle-ci n’aurait besoin que de huit défections dans le parti présidentiel pour pouvoir passer.

Lors de la première tentative le 7 décembre, seuls deux élus du PPP avaient voté en faveur. Mais mardi, deux autres ont dit qu’ils feraient de même. Laissant présager d’un long suspens jusqu’au vote de samedi.

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