En Corée du Sud, le président menacé de destitution après avoir tenté d’imposer la loi martiale
La Corée du Sud vient de vivre “une nuit tumultueuse”, résume le Korea JoongAng Daily. Son président, Yoon Suk-yeol, a été contraint, dans la nuit du mardi 3 au mercredi 4 décembre, de lever la loi martiale qu’il avait décrétée six heures plus tôt, provoquant une onde de choc dans le pays et dans le monde.
À l’annonce de l’instauration de l’état d’urgence, des hélicoptères de l’armée ont atterri sur le toit du Parlement, mais les députés ont pu se réunir en catastrophe. Après que des soldats des forces spéciales ont tenté, sans succès, de pénétrer dans la salle de session, les élus ont adopté une résolution exigeant l’abrogation de la mesure, forçant le cabinet du président à approuver la motion.
L’initiative contestée de Yoon Suk-yeol “jette le doute sur son avenir politique” à la tête du pays démocratique, analyse The Korea Times. Interrogée par le journal, l’experte des deux Corées Jenny Town a estimé que cette décision “dangereuse” pourrait “signifier le début de la fin de la présidence Yoon”. “Il était déjà impopulaire, mais cela pourrait bien être la goutte d’eau qui fait déborder le vase et qui mène à une procédure de destitution”, a-t-elle expliqué.
Une décision motivée par des problèmes de politique intérieure
Une première depuis plus de quarante ans dans le pays, l’instauration de la loi martiale impliquait la suspension de la vie politique ainsi que la fermeture du Parlement et la mise sous contrôle des médias.
Yoon Suk-yeol a justifié cette “décision drastique”, annoncée lors d’un discours surprise diffusé en direct dans la soirée sur la chaîne de télévision YTN, en affirmant qu’il voulait “protéger la République de Corée libre de la menace des forces communistes nord-coréennes” et des “abjectes forces antiétatiques en faveur de la Corée du Nord”, rapporte la BBC. “Mais il est vite devenu clair qu’il n’était pas motivé par des menaces extérieures mais par ses propres problèmes politiques désespérants”, souligne le média britannique.
Des différends sur le budget 2025 opposent notamment le président à l’opposition, qui détient la majorité des 300 membres du Parlement et que Yoon a qualifiée de “forces hostiles à l’État”.
[...] Lire la suite sur Courrier international