Coquerel à la tête de la Commission des finances: les rebondissements d'une élection très disputée
Des rebondissements dont le monde politique a le secret. C'est finalement Éric Coquerel, le candidat de La France insoumise, qui a remporté ce jeudi la présidence de la commission des finances, à l'issue d'une élection particulièrement disputée.
Le décor laissait déjà présager des coups de théâtre. Le député de Seine-Saint-Denis et intime de Jean-Luc Mélenchon croisait le fer avec Jean-Philippe Tanguy. Le Rassemblement national avait fait de la victoire du directeur de campagne adjoint de Marine Le Pen un principe.
La droite, la clef de l'élection
"On ne comprendrait pas qu'il ne gagne pas. Nous souhaitons avoir la présidence de cette commission parce que traditionnellement c'est le premier parti d'opposition à qui revient cette présidence de commission, c'est aussi simple que ça", avait indiqué l'ancienne candidate à la présidentielle sur France info ce mercredi.
Les Républicains avaient quant à eux tout des faiseurs de roi lors de cette élection avec leurs 8 élus, sachant que les députés de la coalition présidentielle ne prenaient pas part au vote.
La Nupes comptait de son côté parmi les membres de la commission des finances 20 élus et le RN 11. Autre candidat, aux chances infimes de gagner, mais dont les voix allaient compter dans un scrutin très serré: le centriste Charles de Courson et ses 2 élus Libertés et territoires.
Tractations entre les LR et le RN
Le premier tour n'a d'abord pas apporté son lot de surprises, chaque camp votant pour son représentant. Éric Coquerel a d'abord récolté 20 voix, le RN 11, Véronique Louwagie, 8 et Charles de Courson, 2, soit le décalque parfait de la répartition des sièges. Un second tour s'impose alors puisque le gagnant doit récolter 21 voix, sans succès.
Les LR décident alors de demander une suspension de séance avant un troisième vote. L'occasion pour les élus de droite de faire le point sur leurs intentions et pour Jean-Philippe Tanguy de tenter à nouveau de les convaincre de voter en sa faveur.
Le protégé de Marine Le Pen leur a probablement rappelé que le RN n'avait pas présenté de candidat à la questure pour faciliter l'élection d'Éric Ciotti au poste de questeur. Manifestement sans parvenir à les convaincre.
Non à une présidence tournante
Deux autres suspensions de séance ont suivi pour continuer les tractations. L'idée d'une éventuelle présidence tournante à trois, entre Charles de Courson, Jean-Philippe Tanguy et Véronique Louwagie, est évoquée, sans suffisamment remporter l'assentiment de cette dernière.
Éric Coquerel l'emporte finalement au troisième tour avec 21 voix, en bénéficiant du retrait de Charles de Courson. Jean-Philippe Tanguy n'a bénéficié d'aucun report de voix, tandis que la candidate LR en a 9, donc une de plus que celle de son camp.
C'est très probablement l'un des deux élus Libertés et territoires qui a fait pencher la balance en la faveur d'Éric Coquerel, soit Charles de Courson ou le second élu Liberté et territoire, Michel Castellani.
"Piraterie" contre "démocratie"
Ce résultat n'a guère été du goût de Jean-Philippe Tanguy qui a dénoncé au micro de BFMTV "une piraterie", estimant que "le vote des Français n'a pas été respecté".
De son côté, Eric Coquerel a promis d'être "le président de toute la commission des finances".