La COP29 en Azerbaïdjan : une première pour les talibans
Des représentants des talibans assisteront au sommet climatique à Bakou pour la première fois depuis que le mouvement islamiste radical a pris le pouvoir en Afghanistan en 2021, rapporte AP, citant l'agence afghane pour l'environnement.
C'est l'Azerbaïdjan, pays hôte, qui a invité des fonctionnaires afghans en tant qu'observateurs, ce qui leur permet de "participer potentiellement aux discussions périphériques et de tenir éventuellement des réunions bilatérales" a déclaré à Reuters une source diplomatique au fait de la question.
L'ONU ne reconnaissant pas le gouvernement des talibans, la délégation ne pourra pas prendre part aux travaux des États membres à part entière.
Néanmoins, la COP29 à Bakou sera l'un des événements multilatéraux les plus médiatisés auxquels aura assisté une délégation talibane, même "technique", depuis que le mouvement islamiste radical a pris le contrôle de Kaboul après 20 ans de lutte contre les forces soutenues par l'OTAN.
L'Afghanistan est considéré comme l'un des pays les plus touchés par le changement climatique. Des centaines de personnes sont mortes dans des inondations cette année. Ce pays, qui dépend de l'agriculture, a connu l'une des pires sécheresses depuis des décennies. De nombreuses régions sont confrontées à des pénuries alimentaires.
Matiul Haq Khalis, directeur de l'agence afghane pour l'environnement, a déclaré à AP que la délégation profiterait de l'invitation pour "renforcer la coopération" avec la communauté internationale en matière de luette contre le changement climatique, "faire part des besoins de l'Afghanistan" en ce qui concerne l'accès aux mécanismes financiers existants, et discuter des "efforts d'adaptation".
"Le changement climatique a entraîné une hausse des températures qui réduit les sources d'eau et provoque des sécheresses, ce qui affecte considérablement les activités agricoles", a déclaré à AP Hayatullah Mashwani, professeur à l'université de Kaboul. "La réduction de la disponibilité de l'eau et les sécheresses fréquentes font peser de graves menaces sur l'agriculture, entraînant une insécurité alimentaire", a-t-il ajouté.
En août dernier, l'ONG Save the Children a publié un rapport indiquant que l'Afghanistan est le sixième pays le plus vulnérable aux effets du changement climatique et que 25 de ses 34 provinces sont confrontées à des conditions de sécheresse graves ou catastrophiques, affectant plus de la moitié de la population.
Le professeur Abid Arabzai, de l'université de Kaboul, estime que la conférence sur le climat contribuerait à garantir l'aide et le financement internationaux nécessaires pour relever les défis climatiques de l'Afghanistan.