COP29 : après Macron, Agnès Pannier-Runacher annonce qu’elle n’ira pas au sommet sur le climat à Bakou
ENVIRONNEMENT - La France boycotte le sommet des Nations unies sur le climat. Après l’annonce de l’absence d’Emmanuel Macron, la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher a déclaré ce mercredi 13 novembre qu’elle ne se rendrait pas à la COP29 à Bakou. Une décision prise après les attaques « inacceptables » du président azerbaïdjanais Ilham Aliev « contre la France et l’Europe ».
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« Les attaques directes contre notre pays, ses institutions et ses territoires sont injustifiables », a dénoncé la ministre devant le Sénat lors de la séance de questions au gouvernement, accusant l’Azerbaïdjan d’instrumentaliser « la lutte contre le dérèglement climatique pour un agenda personnel indigne ».
« Dans cette situation nouvelle, après échanges et en accord avec le président de la République (Emmanuel Macron) et le Premier ministre (Michel Barnier), je ne me rendrai pas à Bakou la semaine prochaine », a conclu Agnès Pannier-Runacher.
Aliev dénonce le « régime Macron » dans les Outre-mer
La non-venue d’Emmanuel Macron avait, elle, déjà été annoncée la semaine dernière. Une absence justifiée par la ministre de la Transition écologique : « Nous avons des relations complexes, compliquées, en langage diplomatique, avec l’Azerbaïdjan, et il n’y aura aucun événement auquel participeront des officiels français qui mettraient en valeur d’une quelconque façon tel ou tel élément de la politique azérie ». Elle assurait en revanche que Paris ne « ferait pas de politique de la chaise vide » à la COP29 et relativisait toute brouille diplomatique avec le régime de l’autoritaire président Ilham Aliev, sur fond de tensions liées à la situation dans le Haut-Karabakh, dans laquelle Paris soutient l’Arménie.
Mais ces dernières heures, les relations entre Bakou et Paris se sont envenimées. Le président azerbaïdjanais a réitéré mercredi ses attaques contre la France, dénonçant l’histoire coloniale du pays et les « crimes » du « régime du président Macron » dans ses territoires d’outre-mer, dont la Nouvelle-Calédonie, lors d’un discours à la COP29.
Le chef de la diplomatie européenne aussi visé
« Le régime du président Macron a tué 13 personnes et blessé 169 personnes (...) pendant les légitimes protestations du peuple kanak en Nouvelle-Calédonie », a affirmé lham Aliev, très applaudi au terme de son discours par une partie des représentants des îles. « Après tout ça, la France n’a pas été dénoncée, ni par la Commission européenne, ni par le Parlement européen », a encore tonné le président de l’Azerbaïdjan.
Le président Aliev a aussi dénoncé le maintien « sous la férule coloniale » de tous les territoires ultramarins français et néerlandais, citant également la Corse.
Il a enfin accusé le chef de la diplomatie européenne Josep Borell d’avoir comparé l’Europe à un jardin et le reste du monde à des jungles (des propos de 2022). « Si nous sommes des jungles, alors écartez-vous et ne vous mêlez pas de nos affaires », a-t-il conclu.
Ces attaques constituent de plus une « violation flagrante du code de conduite » de la convention cadre des Nations unies sur le changement climatique, a fustigé en guise de réponse la ministre française. « Cela est indigne d’une présidence de la COP », a-t-elle poursuivi, ajoutant que c’est d’une « dynamique positive », à l’instar des nouveaux engagements de leurs émissions pris par le Brésil et le Royaume-Uni, « et non d’attaques d’une déplorable bassesse dont la communauté internationale a besoin pour lutter efficacement contre le dérèglement climatique ».
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