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COP27 : les émissions de gaz à effet de serre ont continué de grimper en 2022

AFP - Ishara S. KODIKARA

Alors que les émissions de gaz à effet de serre devraient déjà commencer à baisser, elles ont continué de grimper en 2022, mettant à mal l’objectif de limiter la température de la planète à 1,5°C.

2022, année cruciale. C’est Philippe Ciais qui l’affirme. Le climatologue du laboratoire des sciences du climat et de l'environnement (LSCE, CNRS/CEA), animateur du Global Carbon Project (GCP) créé en 2001, n’a pas attendu le 31 décembre pour communiquer sur le bilan de cette année en matière de gaz à effet de serre. L’année est mauvaise. "Après le rebond post-Covid de 2021, 2022 est l’année qui permet de mesurer réellement la tendance des rejets en gaz à effet de serre dans le monde, et c’est à une croissance d’environ 1,7% auquel on assiste alors que nous devrions avoir entamé une baisse rapide", déplore Philippe Ciais. Si la tendance actuelle persiste, l’objectif de l’Accord de Paris de limiter la hausse des températures à 1,5°C sera dépassé dans neuf ans, un peu après 2030.

Le pétrole, principal responsable de la hausse des émissions

Les calculs effectués par les équipes de l’Université d’Exeter (qui avec Pierre Friedlingstein dirige l’étude) et d’East Anglia (Royaume-Uni), du LSCE et de l’Université Ludwig Maximilian de Munich (Allemagne) montrent qu’en 2022, l’humanité aura rejeté 36,6 milliards de tonnes de CO2 issues de la combustion des énergies fossiles auxquelles il faut ajouter 3,9 milliards de tonnes provenant du carbone relâché par la déforestation et les changements d’affectation des sols, des milieux naturels vers l’agriculture ou l’élevage. C’est à 300 millions de tonnes près équivalant à l’année 2019 qui constituait un record absolu. Le plongeon des émissions enregistré en 2020 du fait de l’arrêt brutal de l’économie mondiale est effacé. Parmi les énergies fossiles utilisées, c’est le pétrole qui est le principal responsable de ce mauvais résultat. "Cela s’explique par le redémarrage de l’aviation commerciale", affirme Philippe Ciais. Les teneurs en CO2 dans l’atmosphère sont désormais de 417,2 ppm (parties par million), soit 50% au-dessus des teneurs de 1850.

La déforestation ne diminue pas

Les principaux émetteurs empruntent des chemins différent[...]

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