"Il convient parfaitement au projet de l’OM", Landre, ancien joueur de Gattuso, décrit le personnage
À quand remonte votre rencontre avec Gennaro Gattuso?
J’ai eu l'opportunité de le connaître lors de mes six mois à Pise. J’ai été prêté par le Genoa, et j’ai donc découvert Gattuso. Personnellement, ça c’était très bien passé. Il m’avait parfaitement accueilli. Il avait aussi très apprécié que j’accepte le défi alors que le club n’était pas dans une situation très favorable au classement à ce moment-là. Du coup, il m’a pris un peu sous son aile et je ne garde que des bons souvenirs avec lui. J’ai profité de mes six mois là-bas.
Quelle image gardez-vous de lui?
C’est quelqu’un qui est vraiment très, très exigeant. À l’image de sa carrière de joueur, il est hargneux. Les choses doivent être bien réalisées. C’est le parfait exemple de la mentalité italienne avec une grinta et beaucoup d’exigence sur le plan défensif. A Pise, le club était descendu en fin de saison mais nous avions terminés dans le top 3 des défenses du championnat dans une année difficile.
Si les premiers résultats sont bons, ça se passera bien.
Lorsque vous arrivez à votre premier entraînement, et que vous voyez une légende du football, ça vous fait quoi?
J’étais impressionné. Ça a été un très grand joueur, donc c'était un plaisir d’évoluer sous ses ordres. Pour moi, c’était vraiment flatteur. C’était une belle opportunité car j’ai beaucoup appris avec lui. Je n’ai pas joué longtemps, avec ma blessure, mais en peu de temps j’ai déjà retenu l’idée principale de la rigueur. Ils (les Italiens) ont une certaine manière de travailler que l’on ne retrouve peut-être pas ailleurs. C’est comme ça qu’il a pu ensuite rebondir à l’AC Milan. Je n’étais pas choqué par cette signature, parce que nous n’avions pas une équipe extraordinaire, mais il avait quand même réussi à faire de très bonnes choses.
Comment définir Gattuso dans sa gestion humaine?
Il veut gagner et il est proche de ses joueurs. Il sait mettre les gens en confiance. Après, avec l’exigence qu’il a, il faut suivre. Mais c’est normal, c’est un ancien joueur, forcément il attend de ses joueurs un niveau très important. Son adjoint (Luigi Riccio, à ses côtés depuis ses débuts à Sion en 2012, ndlr) est aussi très important et très fort, avec beaucoup d’idées sur le plan défensif. Le duo a vraiment cette patte à l’italienne.
A-t-il une manière différente de défendre par rapport à la France?
Oui, totalement. Il ne veut pas encaisser de but. Et toutes les étapes étaient prévues. En France, on s’appuie souvent sur sa prestation. On défend, et si on est forts dans le duel, ça ira. Dès que je suis arrivé (en Italie), j’ai compris que je ne pouvais plus faire certaines choses. Par exemple: sortir pour aller récupérer des ballons. Non, non, là c’est vraiment un bloc équipe avec une défense à quatre et on ne fait pas n’importe quoi. On laissait peu d’espaces.
Il est chaud. C’est son tempérament.
Pensez-vous qu’il est fait pour l’OM?
Je pense qu’il convient parfaitement au projet de l’OM. Marseille est un club de passionnés: si ça prend bien dès les premiers matches, ils pourront faire une belle saison. J’espère pour eux que ça va prendre très rapidement, surtout que le contexte marseillais en ce moment est difficile, qu’ils sont déjà dans une crise. Après, pour les joueurs, ça sera un plaisir de travailler avec lui. Ça reste aussi une légende du football, il a gagné plein de titres... Concernant le système, nous étions déjà dans une défense à quatre, en 4-3-3 ou 4-5-1 suivant les phases.
Gattuso, c’est un vrai personnage du football: avez-vous une bonne histoire sur lui?
D'un peu décalée? Une fois, le team manager de l’équipe se trompe sur les numéros d’un changement pendant un match. Gattuso s’est retourné, il l'a pris par la gorge et l’a un peu secoué. Voilà une séquence qui montre le personnage, avec son caractère assez trempé. Mais dans le fond, il est très gentil, c’est un passionné. Sur le terrain d’entraînement, lors des échauffements, il participait aux toros, il n’avait pas peur de mettre des tacles à des titulaires dont il pouvait avoir besoin le week-end pour le match. Il était tout heureux avec nous sur le terrain, il a une belle mentalité. Il est chaud. C’est son tempérament.