Controverse. Publier des caricatures : le jeu en vaut-il encore la chandelle ?

Suite au meurtre de Samuel Paty, à Conflans-Sainte-Honorine, la presse internationale s’interroge : doit-on encore prendre le risque de caricaturer Mahomet ? L’hebdomadaire britannique The Observer et la revue italienne Formiche ne sont pas du même avis.

NONUne question de sécurité et de respect

“Si possible, mieux vaut une caricature en moins.” La prise de position de la revue italienne Formiche est nette. Publier des caricatures de Mahomet ? Le jeu n’en vaut plus la chandelle. “Nous sommes arrivés à un point critique. La liberté d’expression en démocratie est sacrée, mais la satire ne doit-elle pas se poser elle-même des limites ? Je dis bien se poser et non pas les subir. Des limites, ce qui ne veut pas dire de l’autocensure.” Il s’agit là d’une question de sécurité, de réalisme face à une situation devenue périlleuse, mais aussi de respect envers les musulmans : “Il faut tenir compte de la sensibilité des pratiquants de toute religion, car ce qui pour nous est de la satire, pour d’autres correspond à de la simple provocation.” Quant à l’auteur des vignettes en question, Charlie Hebdo, “son interprétation de ce qu’est la satire” paraît à Formiche assez singulière. “Ils avaient représenté les [près de 300] victimes du tremblement de terre de 2016 à Amatrice comme des lasagnes. Un choix ignoble.”

OUILe droit de choquer est nécessaire

Dans le sillage de ce genre d’attaque, “il y en a toujours pour affirmer que ‘la liberté d’expression n’en vaut pas la peine’”, constate le journaliste britannique Kenan Malik. Une posture regrettable, assène-t-il dans The Observer. “Dans ces moments-là, il nous incombe de faire le contraire, c

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