Contre le terrorisme, nous appelons l'Union européenne à ouvrir les yeux

Des fleurs devant l'établissement de Samuel Paty à Conflans-Sainte-Honorine.
Des fleurs devant l'établissement de Samuel Paty à Conflans-Sainte-Honorine.

Sommes-nous atteints de troubles de l'attention ? Sommes-nous capables de nous concentrer sur plusieurs sujets à la fois ? En Europe, la question mérite d'être posée : au moment où nous écrivons, la crise sanitaire et ses conséquences économiques occupent les esprits européens, ce qui est légitime. Une majorité d'entre nous considère que la crise climatique et l'épidémie d'autoritarisme ne doivent pas pour autant être perdues de vue. Une majorité d'États membres et de parlementaires européens, c'est bien, mais ce n'est pas tout à fait un consensus.

Mais la priorité absolue est d'agir pour la lutte contre le terrorisme qui vient de nous sauter au visage avec l'assassinat barbare de Samuel Paty. Dans ce domaine, une action européenne forte est attendue, vite.

Qu'on y pense :

Jusqu'à l'an dernier, il existait un commissaire, remarquable, à la lutte contre le terrorisme, l'Anglais Julian King. Qu'il ait quitté la Commission à cause du Brexit, chacun le comprend. Ce que l'on comprend moins, c'est la personne qui a repris ses attributions, dans l'organigramme baroque de la Commission actuelle.

Peu importe, dira-t-on, si les actes sont là. Et justement, ces actes, on les attend. Cela fait deux ans que la Commission a proposé un règlement sur la prévention de la diffusion de contenus terroristes en ligne. Deux ans ! Et les négociations sont toujours en cours entre le Conseil et le Parlement européens. Nos prédécesseurs ont pris du temps, beaucoup de temps, pour adopte [...] Lire la suite