Contre les sécheresses et pénuries, Christophe Béchu veut un « Écowatt » de l’eau

Contre la sécheresse, Christophe Béchu veut son « écowatt » de l’eau
Antoine Gyori - Corbis / Corbis via Getty Images Contre la sécheresse, Christophe Béchu veut son « écowatt » de l’eau

POLITIQUE - Les numéros verts étant désormais bannis, c’est la ruée vers les applications. Après « Tous Anti Covid » pendant la crise sanitaire et « Écowatt » pour faire le point sur les risques de pénurie d’électricité, le ministre de la Transition écologique indique travailler sur un système similaire pour lutter contre les pénuries d’eau.

Dans une interview au Parisien mardi 24 janvier, Christophe Béchu estime qu’« il y aura un avant et un après l’été 2022’ », où la France a été confrontée de plein fouet aux conséquences du réchauffement climatique, entre canicule, feux de forêt et cours d’eau asséchés. « La quasi-totalité des départements ont été touchés par des mesures de restriction et 700 communes ont connu des difficultés d’approvisionnement en eau potable », précise le ministre de la Transition Écologique.

Pour limiter les dégâts d’une telle sécheresse, il mise donc en partie sur le bon vouloir de chacun. Avec ses équipes, il dit « avancer sur une forme d’’Ecowatt’ de l’eau, sur lequel on trouvera l’état des tensions dans le secteur où on se trouve ». L’application donnera aussi « des conseils simples » pour limiter sa consommation en eaux « car beaucoup de Français sont prêts à agir. »

Pour rappel, l’application Écowatt a été mise en place par le gouvernement dans le courant de l’automne pour anticiper les baisses d’électricité, identifier les zones concernées et encourager à modifier les comportements.

« Il faut s’habituer à la fin d’abondance, y compris pour l’eau »

« Il nous manque un dispositif d’information en temps réel et à une adresse précise via une appli ou un site Internet, assure Christophe Béchu. Comme ce genre d’épisodes va se reproduire, il faut mener des analyses toute l’année afin d’affiner les prévisions… et de prendre des restrictions, dès qu’elles sont nécessaires, bien avant le début de l’été. » Il précise parler de restrictions sur des plages horaires plutôt que sur des journées complètes.

« De toute façon, il faut s’habituer, comme l’a expliqué le président, à la fin d’abondance, y compris pour l’eau », insiste le ministre. Le « premier objectif » est de « diminuer d’un peu plus de 10 % le volume d’eau prélevée dans nos sous-sols d’ici la fin du quinquennat. Soit une baisse de 4 milliards de mètres cubes sur un total de 33 captés chaque année », indique-t-il.

Outre l’appel à la responsabilité de chacun, le ministre entend aussi améliorer la gestion de la ressource d’ici 2026, en partageant la tâche entre plusieurs communes et non plus individuellement. Cette gestion partagée et une meilleure « responsabilisation des acteurs locaux » permettraient par exemple selon lui de réduire les pertes d’eau potable dans la nature causée par des réseaux de canalisations défectueux ou vétustes. Selon les territoires, cela représente des pertes de 5 à 70 %.

Le recours plus développé aux eaux usées ou faiblement polluées est aussi à l’étude. « Aujourd’hui, un particulier ne peut pas alimenter ses toilettes avec de l’eau de pluie, il faut de l’eau potable. On peut donc imaginer que la réglementation évolue sur ce point », évoque Christophe Béchu, sans davantage de précisions.

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