Contre la pollution de l’air à New Dehli, l’Inde lance la « Green War Room »
INTERNATIONAL - C’est en train de devenir une routine catastrophique. Chaque année, la ville de New Dehli fait face à un pic de pollution de l’air en novembre, avant le début de l’hiver. À cette période, comme ce lundi 6 novembre, les vents calmes et les basses températures piègent les polluants présents dans l’atmosphère. On peut alors observer dans la mégalopole indienne du smog, ce fameux brouillard épais et toxique.
Pour le troisième jour consécutif, la qualité de l’air était jugée « grave » selon l’organisme fédéral de contrôle de la pollution. Afin de lutter contre ce fléau, le gouvernement indien a une idée, la « green war room » ou salle de guerre verte. Il s’agit d’un centre de coordination de haute technologie ou 17 experts qui permet de surveiller la pollution de l’air en temps réel grâce à des images satellites et divers capteurs sur le terrain.
Une salle de guerre contre la pollution
L’objectif de cette salle est de connaître en temps réel la qualité de l’air, et servir en même temps de centre de coordination, reliée à 28 agences gouvernementales. « La Green War Room, si elle est employée correctement, sera efficace pour supprimer la pollution pendant un certain temps », estime auprès de l’AFP Sunil Dahiya, analyste au Centre de recherche sur l’énergie et l’air pur.
En plus de cette fameuse salle, le gouvernement a pris plusieurs mesures d’urgence comme la fermeture des écoles primaires jusqu’au 10 novembre ou des restrictions sur l’usage des véhicules entre le 13 et le 20 novembre. Les plaques d’immatriculation impaires pourront circuler les jours impaires et les autres jours pour les plaques paires.
Le souci, c’est que ces mesures sont temporaires. Et la création d’une salle de guerre, si elle permet de mieux connaître le taux de pollution de l’air, n’aide pas en soi à le réduire. « Ce n’est pas la solution pour réduire les émissions, souligne Sunil Dahiya car quand il s’agit de respirer un air pur, il faut réduire les niveaux de pollution, des changements autrement drastiques et systématiques sont nécessaires. »
Un problème de santé publique
Actuellement, une zone allant de Lahore (Pakistan) à l’ouest jusqu’au Bangladesh à l’est, en passant donc par New Dehli dans le nord de l’Inde, se trouve à des niveaux « très malsain » voir « dangereux » (qui est l’échelle maximale) selon l’organisme suisse de surveillance de la qualité de l’air IQAir.
Cette pollution est le fruit de microparticules appelées PM 2,5, tellement minuscules qu’elles infiltrent jusque dans notre sang. Dimanche, leur niveau était 40 fois plus élevé que le maximum recommandé par l’Organisation mondiale de la santé, toujours selon IQAir.
Le problème est impact même la terre entière. En effet, la pollution de l’air est l’une des neuf limites planétaire. Cette dernière n’est pas encore franchie à l’échelle mondiale. En revanche, à l’échelle régionale c’est déjà le cas avec ce que l’on observe en Inde et plus généralement en Asie du sud Est.
À voir également sur Le HuffPost :
La qualité du sperme décline ? Cette étude questionne l’impact des téléphones portables