Contre l’abstention, du rab pour les inscriptions

Vote . Les listes électorales devraient être rouvertes en vue des régionales de décembre.

Certes, chez la grande majorité des 50,02% d’abstentionnistes au second tour des départementales, dimanche, ce sont le désintérêt pour le scrutin ou pour l’offre dans leur canton, ou encore une méfiance générale à l’égard de la classe politique qui ont probablement primé. Mais au-delà de cette abstention «choisie», il y a toujours des voix qui se perdent ailleurs. Parmi les citoyens qui ne sont pas inscrits sur les listes électorales ou n’ont pas mis à jour leur inscription après avoir déménagé, recouvré l’exercice de leur droit de vote ou été naturalisés. En cause, surtout, un dispositif administratif rigide : les listes n’étant actualisées qu’une fois par an, il faut s’inscrire au plus tard le 31 décembre de l’année précédant le scrutin pour pouvoir voter.

Pour limiter cette abstention «subie» aux régionales, les députés ont voté lundi une proposition de loi PS pour déroger à ce principe annuel d’inscription et qui permettrait de s’enregistrer jusqu’au 30 septembre.

Le cas des régionales est particulier, le scrutin ayant été décalé à la fin 2015. «Pour la première fois depuis 1965», a rappelé le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, pour justifier cette réouverture exceptionnelle. Le corps électoral était figé presque un an à l’avance, au 31 décembre 2014. Et des électeurs ayant par exemple déménagé dans l’été pour des raisons autres que professionnelles n’auraient pas pu voter dans leur nouvelle région.

Le phénomène est en général loin d’être anodin : l’Insee estime que 3 millions de Français ne figurent pas sur les listes et que 6,5 millions sont «mal inscrits». L’auteure de la proposition de loi, Elisabeth Pochon (PS), plaide d’ailleurs pour une refonte en profondeur de la procédure d’inscription électorale et une remise à jour régulière des listes.

En attendant, la droite a voté contre le texte approuvé par le PS, EE-LV et UDI. L’UMP Guy Geoffroy a moqué une majorité (...)

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