Contrôles, examens médicaux, demandes d'asile... Ce qui attend les migrants de l'Ocean Viking
Accueil médical, sécuritaire, demande d'asile... Les 230 migrants à bord du navire Ocean Viking, bateau de l'ONG SOS Méditerranée, ont débarqué vendredi matin à Toulon (Var) après une errance de trois semaines en mer. L'Italie leur a refusé l'accès à ses ports, générant une crise diplomatique avec la France qui a décidé de recevoir "exceptionnellement" le navire.
"Près de 600 personnes" ont été mobilisées pour accueillir ces hommes et ces femmes, parmi lesquels 57 sont des enfants, écrivait vendredi la préfecture du Var.
· Une prise en charge d'abord médicale puis sécuritaire
À leur arrivée au port de Toulon, "les attendent d'abord les services de secours, de santé", expliquait vendredi sur BFMTV Camille Chaize, porte-parole du ministère de l'Intérieur. "Certains sont des enfants, certains sont malades et nécessitent des soins d'urgence".
"Cette prise en charge a d'abord consisté lors du débarquement en un examen médical des passagers du navire", écrivait la préfecture vendredi. Parmi les personnes débarquées, 25 ont été identifiées comme ayant besoin de soins et une personne "a été orientée vers le centre hospitalier de Toulon".
Jeudi, quatre personnes nécessitant des soins avaient déjà été évacuées par hélicoptère vers Bastia (Haute-Corse), mais vont être redirigées vers le centre d'accueil des passagers débarqués. Au total, 234 personnes seront donc accueillies.
L'État français a également mis en place "un volet sécuritaire très important" pour "contrôler" l'arrivée de ces migrants, qui est "très encadrée par la police aux frontières", assurait vendredi Camille Chaize.
Les 234 rescapés vont en effet être contrôlés par la DGSI (Direction générale de la sécurité intérieure), elle vérifiera qu'ils n'ont pas de passé de délinquant ou des liens avec le terrorisme.
· Transfert vers une "zone d'attente internationale"
Presque toutes les personnes débarquées ont ensuite été transférées vers une "zone d'attente internationale" dans un village vacances de la presqu'île de Giens, à Hyères. Cette zone a été créée spécialement pour que les passagers ne soient pas considérés comme étant en France, il leur est interdit de sortir avant une première évaluation de leur demande d'asile.
"Ils ne sont pas acceptés sur le territoire français mais font l'objet de contrôles, et pourront s'ils le souhaitent déposer leur demande d'asile", avait expliqué Camille Chaize.
"Cela leur permet de se reposer un peu, de se rafraichir et autre, jusqu'à ce qu'ils puissent percevoir des effets de toilettes", déclarait également Evence Richard, préfet du Var, sur notre antenne. L'AFP décrit un lieu avec des dédales fleuris, bordés d'arbustes, des bâtiments d'un étage aux toits de tuiles et au confort rudimentaire. Dans une chambre dortoir de six couchages, avec lits superposés et kitchenette, un membre de la protection civile résume: "C'est basique, mais il y a tout ce qu'il faut".
"Il n'y a pas de piscine", a également fait remarquer le préfet du Var Evence Richard, en faisant visiter. "On a travaillé dans l'urgence. Il fallait trouver un lieu capable d'accueillir plus de 230 personnes, disponible tout de suite et pour au moins 20 jours, à proximité de Toulon et Hyères... Le choix a été vite fait", raconte-t-il.
D'autre part, parmi les passagers, "44 mineurs non accompagnés ont été pris en charge par l'Aide sociale à l'enfance" et "ont été conduits dans un lieu spécifique", écrit la préfecture.
· Dépôt et examen des demandes d'asile
"Après un entretien de sécurité, (les personnes débarquées, ndlr) pourront effectuer les formalités administratives liées à l'asile", explique la préfecture du Var.
16 agents de l'OFPRA (Office français de protection des réfugiés et apatrides) ont été mobilisés pour répondre aux demandes des migrants accueillis à Hyères, ils sont chargés de vérifier si leur profil est compatible avec le droit d'asile. Parmi ceux qui répondent aux critères, un tiers pourra rester en France. Les autres seront répartis dans différents pays d'Europe, ou renvoyés dans leurs pays d'origine.
"11 États Européens se sont déjà engagés à reprendre 175 des 234 passagers de l’Ocean Viking", écrivait vendredi le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin. "La France peut compter sur le soutien de ses partenaires. Nous les en remercions chaleureusement."
Ce centre a vocation à être ouvert pour 20 jours. Le dispositif mis en place en urgence ces dernières 24 heures est "tout à fait exceptionnel, tout va être mis en oeuvre pour que cela ne se reproduise pas", a assuré Camille Chaize, pointant du doigt la responsabilité de l'Italie dans la situation actuelle.