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"Continuons l'inclusion": la mère d'une élève handicapée réagit aux propos d'Eric Zemmour

Jessica Baba sur BFMTV le 17 janvier.  - BFMTV
Jessica Baba sur BFMTV le 17 janvier. - BFMTV

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Présidente de l'association Léa, qui porte le nom de l'une de ses filles, Jessica Baba est aussi la mère de Calysta. Celle-ci est née grande prématurée, après seulement quatre mois de grossesse. Des circonstances qui lui ont valu un handicap (des problèmes pulmonaires, immunitaires, ainsi que des troubles de l'attention).

Pourtant, à neuf ans, Calysta est scolarisée en CM1, et un CM1 "ordinaire" tient à préciser sa mère, qui a livré son témoignage ce lundi sur BFMTV. Comme un désaveu apportés aux propos tenus par le candidat à la présidentielle Eric Zemmour qui a dit sa volonté d'ouvrir des établissements spécialisés pour la scolarité des élèves handicapés, dénonçant une "obsessions de l'inclusion".

Un CM1 "adapté" mais "ordinaire"

"Continuons l'inclusion!" a, au contraire, lancé Jessica Baba sur BFMTV, tout en plaidant pour une position "nuancée". Elle a ainsi noté que certains enfants polyhandicapés avaient besoin de centres spécialisés... parfois inacessibles avant des années. "Mais pour les enfants ayant vraiment besoin d'aller dans ces centres, créons des places!" a-t-elle poursuivi.

Calysta, quant à elle, se débrouille très bien dans un schéma scolaire plus classique. "Il n'y a déjà pas beaucoup de place dans les centres pour les gens qui en ont réellement besoin, on ne voudrait pas piquer la place de quelqu'un", fait valoir Jessica Baba. Celle-ci a dépeint le dispositif qui permet à son enfant d'être à sa place dans son cours élémentaire:

"Elle est à l'école, avec son AVS (auxiliaire de vie scolaire, NDLR)! Elle travaille très bien, du moment qu'elle a son accompagnement et qu'on adapte sa scolarité à ses besoins, ça se passe très bien".

Au cas par cas

Jessica Baba a décrit plus longuement le quotidien de sa fille: "L'école était dans un désir d'inclusion. Ils étaient un peu inquiets pour sa santé au début mais maintenant son AVS prend vraiment soin de sa santé, l'accompagne pour les gestes de la vie quotidienne, les sorties, le sport et plein d'autres choses."

"C'est très important pour nous qu'elle puisse rester dans une école ordinaire", a souligné la mère de famille.

"On doit toujours donner à l'enfant la chance de faire une scolarité inclusive dans une école ordinaire, lambda, et bien sûr si le parent en a besoin, on doit pouvoir proposer un centre", a-t-elle encore plaidé. Le placement scolaire dans un centre dédié ne doit cependant pas ressembler selon elle à une relégation sans retour.

"Si l'enfant va dans ces centres, il doit pouvoir faire un retour en arrière pour retourner à l'école", dit-elle, insistant sur la nécessité de traiter chaque dossier "au cas par cas".

Article original publié sur BFMTV.com