Contestation. La condamnation du journaliste Khaled Drareni ne fera pas taire les Algériens

Trois ans de prison pour avoir exercé son métier. La sentence de Khaled Drareni a provoqué une onde de choc dans le pays. Elle est devenue le symbole de la répression toujours plus grande du nouveau régime. Les espoirs suscités par la chute de Bouteflika sont bien loin.

Khaled Drareni, emprisonné depuis le 7 mars, vient d’être condamné à trois ans de prison ferme [le 10 août]. L’iniquité de ce jugement n’est même pas à démontrer. Trois ans ferme pour avoir accompli son travail de journaliste, ce n’est pas de la justice mais une volonté de destruction et de mise au pas. Je connais peu Khaled Drareni [il est le fondateur du site indépendant Casbah Tribune et le correspondant de Reporters sans frontières et TV5 Monde] mais je sais que sa couverture du [mouvement de contestation] Hirak depuis le 22 février 2019 a été exemplaire sur le plan professionnel. Honnête, la plus complète possible et rigoureuse aussi. Et c’est bien ce que le pouvoir lui reproche.

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Khaled a montré la réalité. Il a suivi au plus près les manifestations et les regroupements populaires. Aux médias étrangers qui ont sollicité ses commentaires, il a apporté éclaircissements et mise en perspective. En un mot, il a contribué à ce que la situation algérienne, vue souvent de l’extérieur comme opaque et indéchiffrable, soit claire et transparente. La situation d’un pays où la population n’en peut plus d’être gouvernée par des incapables et des voleurs. La situation d’un pays où un trafiquant de cocaïne a plus de chance de passer à travers les mailles de ladite justice qu’un journaliste qui rapporte simplement ce qu’il a vu et entendu.

Le pouvoir accuse la presse

Dans la tête des hommes qui tiennent ce pays en otage, il y a encore et il y aura toujours un parti unique. La pluralité des opinions, les contre-pouvoirs constituent des éléments démocratiques inacceptables pour eux. En réalité, ils ne se sont jamais remis des changements

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