"Sans consommation, pas de deal": le ministre Laurent Saint-Martin appelle à "responsabiliser" les consommateurs de drogue
Face à la multiplication des règlements de compte liés aux stupéfiants qui ont eu lieu dans plusieurs villes de France ces derniers jours, le gouvernement hausse le ton. Invité de France 3 ce dimanche 3 novembre, le ministre du Budget et des Comptes publics Laurent Saint-Martin a dit ne pas vouloir "minimiser la gravité de la situation".
"Valence, Rennes, Poitiers, sont des drames absolus", a-t-il lancé sur le plateau. "Et ce sont des drames qui ont le même sous-jacent: le narco-trafic, et si on ne s'y penche pas à la racine, auprès des consommateurs, il y aura de plus en plus de drames comme celui-là".
Un adolescent de 15 ans est mort et quatre autres ont été blessés par balles jeudi soir à Poitiers, lors d'une fusillade liée au trafic de drogue par les autorités, et un jeune homme de 22 ans a aussi été tué vendredi près de Valence d'une balle dans la tête près d'une discothèque, possiblement encore une fois en lien avec un trafic de stupéfiant.
Le lendemain, un jeune homme est mort à Rennes après avoir reçu des coups de couteau et un autre homme était en urgence absolue à la suite d'une autre agression au couteau "sur un point de deal". Le lien avec un éventuel trafic de drogue reste à établir.
"Sans consommation, il n'y a pas de deal"
Dans ce contexte de violences répétées, le ministre a ouvert la voie à une responsabilisation des consommateurs de stupéfiants, selon lui "responsables" des drames liés au trafic de drogue. "Les consommateurs ont bien sûr une responsabilité finale. Pas de consommateur, pas de livraison et pas de fourniture. Oui, sans consommation, il n'y a pas de deal", a d'abord posé Laurent Saint-Martin.
"Il faut que les consommateurs prennent conscience de ce qu'il y a derrière. Il faut les responsabiliser et leur faire comprendre qu'ils sont responsables de tout ce que l'on observe: les rixes, les morts...", a-t-il poursuivi.
"Tout ça doit nous alerter collectivement".
Le ministre du Budget a reconnu qu'il y avait "une nécessité d'embaucher davantage de douaniers", couplé à "une meilleure coordination avec les forces de l'ordre et de justice". "Nous avons besoin des douaniers dans la lutte contre les narcotrafics et il faudra compter sur les douaniers dans ce combat-là".
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a promis vendredi à Rennes une "guerre" longue et sans merci contre les trafics de drogue, passant notamment par un texte législatif début 2025.