La consommation d’alcool pendant la grossesse baisse, mais il reste encore du chemin

SANTÉ - « Zéro alcool pendant la grossesse. » Martelée depuis des années par les professionnels de santé et les pouvoirs publics, cette recommandation semble être de mieux en mieux connue et respectée par les femmes enceintes. C’est ce que met en lumière le dernier baromètre que consacre Santé Publique France à la consommation de tabac et d’alcool pendant la grossesse.

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Dévoilé ce lundi 9 septembre à l’occasion de la Journée mondiale de sensibilisation au syndrome d’alcoolisation fœtale, le baromètre s’est intéressé à la consommation de ces deux substances psychoactives pendant la grossesse auprès de 1 302 mères d’enfant âgé de cinq ans ou moins, et de 157 femmes enceintes.

Aucun verre d’alcool pour 9 femmes enceintes sur 10

Premier enseignement, donc : les femmes enceintes respectent de plus en plus les recommandations de santé publique concernant l’alcool. Parmi les mères d’enfants de cinq ans ou moins, 93 % déclarent ainsi n’avoir bu aucun verre lors de leur dernière grossesse à partir du moment où elles ont su qu’elles étaient enceintes. C’est 5 % de répondantes de plus par rapport aux estimations de 2017.

En revanche, 7 % révèlent cependant avoir consommé de l’alcool ne serait-ce qu’une fois lors de leur dernière grossesse. Si la majorité (57 %) déclare n’avoir bu que quelques gorgées, 6 % se sont laissées tenter « uniquement pour les grandes occasions ». Et 0,6 % a eu une consommation d’alcool supérieure à une fois par mois. Parmi les femmes enceintes au moment de l’enquête, 8 % ont déclaré avoir consommé de l’alcool depuis qu’elles savaient qu’elles étaient enceintes. Un chiffre qui reste stable par rapport à celui observé en 2017.

Si la consommation d’alcool baisse, c’est parce que les femmes sont de mieux en mieux informées au sujet des risques qu’occasionne la consommation d’alcool sur leur santé et celle de leur enfant. En 2021, 71 % des mères d’enfant de moins de cinq ans en ont ainsi été averties par le médecin ou la sage-femme qui les suivaient durant leur grossesse. Une nette amélioration par rapport à 2017, où seules 65 % s’étaient vues dispenser ces mesures de prévention.

1 fumeuse sur 10 n’a pas réduit sa consommation de tabac

Si les recommandations concernant l’alcool sont plutôt respectées par les femmes dès lors qu’elles apprennent qu’elles sont enceintes, c’est moins le cas avec le tabac. Santé Publique France révèle que parmi les femmes d’enfant de moins de cinq ans qui fumaient lorsqu’elles ont eu connaissance de leur grossesse en 2021, seules 45 % ont stoppé le tabac. 51 % disent avoir réduit sans arrêter totalement et 4 % n’ont ni diminué, ni mis un terme à leur consommation.

Enfin, parmi les 157 femmes enceintes au moment de l’enquête de 2021, 18 % ont déclaré fumer quotidiennement. Toutes ces proportions restent dans la veine de celles estimées en 2017, observe Santé Publique France.

Des effets graves et irréversibles sur le fœtus

De nombreuses études scientifiques ont mis en lumière la corrélation entre consommation de tabac et d’alcool lors de la grossesse et anomalies de développement du fœtus.

Comme l’explique le site de l’Assurance-maladie, lorsque la mère fume ou est victime de tabagisme passif, la nicotine et les autres composants du tabac passent dans le placenta, ce qui peut entraîner un retard de croissance in utero et un poids insuffisant (hypotrophie) à la naissance.

L’alcool pendant la grossesse a lui aussi des effets irréversibles sur l’enfant à naître et ce, même en cas de consommation modérée : troubles des apprentissages, retard de croissance, atteintes du système nerveux central, malformations… Le syndrome d’alcoolisation fœtale (SAF) en est la forme la plus grave. Il se traduit par des anomalies du visage, un retard important de croissance, des malformations d’organes plus fréquentes et des handicaps comportementaux et/ou cognitifs, détaille l’Assurance-maladie.

Pour être soutenues dans leur sevrage d’alcool pendant la grossesse, les femmes peuvent contacter le 0980 980 930 et se tourner vers le site Alcool-info-service.fr, qui met à leur disposition des recommandations et des aides concrètes en cas de difficultés.

Pour les femmes qui souhaitent arrêter de fumer pendant leur grossesse, le site Tabac-info-service.fr propose une aide similaire. Elles peuvent aussi appeler le 39 89 pour être suivies gratuitement par un tabacologue.

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