La conservatrice maltaise Roberta Metsola élue présidente du Parlement européen

La conservatrice maltaise Roberta Metsola élue le 18 janvier 2022 présidente du parlement européen - PATRICK HERTZOG / AFP
La conservatrice maltaise Roberta Metsola élue le 18 janvier 2022 présidente du parlement européen - PATRICK HERTZOG / AFP

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La conservatrice maltaise Roberta Metsola a été élue mardi présidente du parlement européen, obtenant la majorité absolue dès le premier tour du scrutin, en dépit de son opposition à l'avortement, qui a suscité de nombreuses critiques.

Elle est seulement la troisième femme à accéder à cette fonction, après les Françaises Simone Veil (1979-1982) et Nicole Fontaine (1999-2002). Elle succède à l'Italien David Sassoli, décédé le 11 janvier et dont le mandat s'achevait cette semaine.

"Cela m'a pris presque dix ans pour devenir membre du Parlement européen"

Le parcours de celle qui fête ce mardi à la fois son 43e anniversaire et son élection, est indissociable de l'histoire de son île avec l'Union européenne. Encore étudiante, elle adhère au parti nationaliste de Malte (chrétien-démocrate) et fait campagne pour l'adhésion de son pays à l'UE en 2003. Un an plus tard, à peine âgée de 25 ans, elle tente de se faire élire parmi les premiers eurodéputés maltais. En vain.

Seconde tentative et nouvel échec aux Européennes de 2009. Son mari, le Finlandais Ukko Metsola, est aussi candidat dans son pays, sans plus de succès. Il abandonnera la politique et travaille aujourd'hui à la Cruise Lines International Association (Clia) qui représente les croisiéristes.

"Cela m'a pris presque dix ans pour devenir membre du Parlement européen, j'aurais pu abandonner", admet cette femme, mère de quatre garçons. Elle parvient à ses fins en 2013, quand son compatriote Simon Busuttil cède la place pour prendre la tête de l'opposition à Malte.

Opposée à l'IVG

Lors de son audition par le groupe libéral et centriste Renew pour la présidence, "elle est apparue assez forte sur le fond et elle a eu réponse à tout", confie un eurodéputé.

Mais son opposition résolue à l'interruption volontaire de grossesse, conforme à celle, intransigeante, de son parti à Malte, dernier pays de l'UE où elle est complètement interdite, passe mal. En 2015, les eurodéputés maltais du parti nationaliste avaient affirmé que l'avortement demeurait "une ligne rouge" à ne pas franchir et qu'il était hors de question que l'UE s'empare de ce sujet.

L'opposition à l'IVG de Roberta Metsola est "son point de fragilité", reconnaît un eurodéputé, soulignant a contrario sa défense des droits LGBTI, une position pas forcément très répandue dans son groupe parlementaire.

Tentant de surmonter ce grand écart entre son île et le coeur de l'Europe, Roberta Metsola a assuré au journal Malta Today qu'à la tête de l'institution, son "devoir sera de représenter la position du Parlement", y compris sur les droits sexuels et reproductifs. "Si je suis élue, je ferai mon devoir comme je l'ai toujours fait", a affirmé celle qu'on peut voir sur une de ses vidéos faire le signe de croix avant des moments importants.

Article original publié sur BFMTV.com