Consensus et controverses entre les 27 pour limiter la facture électrique
Face à la nécessité de garder le prix de l'électricité sous contrôle, l'Union européenne ouvre la voie à une contribution des entreprises énergétiques. Cette proposition fait le plus consensus à l'issue de la réunion extraordinaire vendredi à Bruxelles des 27 ministres en charge de l'Energie.
Ce prélèvement s'appliquerait aux sociétés qui disposent de faibles coûts de production d’électricité. Mais les fournisseurs d'énergies fossiles seraient aussi appelés à contribuer à cet effort de solidarité. Cet argent frais devra alors être employé pour aider les personnes et les entreprises les plus vulnérables.
"Nous devons nous assurer que nous ne laisserons pas tomber nos citoyens et nos entreprises. Quand (Vladimir) Poutine a lancé sa guerre énergétique il s'attendait à nous diviser et à affaiblir nos sociétés démocratiques et nos économies. Il n'a pas et il ne réussira pas", insiste le ministre tchèque en charge de l’Industrie Jozef Sikela.
L'option d'un plafonnement du prix du gaz est, elle, plus controversée. L'Italie demande une telle mesure sur toutes les importations et dit pouvoir compter sur le soutien d'une quinzaine d'Etats membres.
Mais d'autres capitales, ainsi que la Commission européenne, préfèrent plafonner uniquement les livraisons russes acheminées par gazoduc.
"Nous ne faisons pas partie des trois plus grandes régions d'importation de GNL (gaz naturel liquéfié) et la concurrence est très forte sur ce marché. Actuellement il est important de pouvoir remplacer les volumes russes en diminution par des fournisseurs alternatifs", prévient la Commissaire européenne en charge de l’Energie Kadri Simson.
Un consensus se dégage aussi entre les 27 sur la nécessité de réduire de façon coordonnée la demande en électricité. En revanche les ministres n'ont pas encore tranché sur une mise en œuvre obligatoire ou volontaire de cet effort. Après ce tour de table, la Commission doit présenter la semaine prochaine ses propositions.