Publicité

Liban: Le nom de Saad Hariri ressurgit pour le poste de Premier ministre

LIBAN: LE NOM DE SAAD HARIRI RESSURGIT POUR LE POSTE DE PREMIER MINISTRE

BEYROUTH (Reuters) - Le nom du Premier ministre sortant Saad Hariri, qui a démissionné fin octobre face aux vastes manifestations contre l'élite politique au Liban, a ressurgi dimanche comme potentiel candidat à la tête du prochain gouvernement après le retrait de la candidature de l'homme d'affaires Samir Katib.

Ce dernier, auquel Saad Hariri avait lui-même apporté son soutien, a annoncé sa décision après un entretien avec le plus haut dignitaire religieux sunnite du pays, le grand mufti Abdel Latif Deriane.

"J'ai été informé par le mufti qu'à l'issue de ses concertations avec les membres de la communauté musulmane (sunnite), un accord a été trouvé pour la désignation de Saad Hariri pour former le prochain gouvernement", a dit Samir Katib, qui était jusque-là donné favori.

En vertu du système confessionnel de partage du pouvoir du Liban, le poste de Premier ministre revient à un membre de la communauté sunnite quand celui de président revient aux chrétiens maronites et la présidence de l'Assemblée nationale aux musulmans chiites.

A la suite du retrait surprise de Samir Katib, la présidence libanaise a annoncé le report au 16 décembre des consultations officielles sur la désignation du futur Premier ministre qui devaient initialement avoir lieu lundi.

Ce report, ont précisé les services du président Michel Aoun dans un communiqué, répond "à la demande de la plupart des principaux groupes parlementaires" et doit permettre "d'ouvrir la voie à davantage de consultations et de contacts entre les différents blocs politiques ainsi qu'avec des personnes qui pourraient être chargées de former le nouveau gouvernement".

En poste depuis octobre 2016, Saad Hariri a démissionné le 29 octobre dernier face aux vastes manifestations qui ont éclaté quelques semaines auparavant contre l'élite politique libanaise, jugée corrompue et incapable de sortir le pays de sa plus grave crise économique depuis la guerre civile de 1975-1990.

Le mouvement de contestation s'est poursuivi malgré cette démission.

Saad Hariri a déjà fait savoir qu'il n'accepterait de redevenir Premier ministre qu'à la condition de diriger un gouvernement uniquement composé d'experts, mieux à même selon lui de traiter la crise économique et d'attirer les investissements étrangers.

Cette position est cependant rejetée par le président Michel Aoun et le puissant mouvement chiite Hezbollah, selon lesquels des responsables politiques doivent figurer au gouvernement.

(Tom Perry et Laila Bassam, avec Samar Hassan au Caire; version française Bertrand Boucey et Marine Pennetier)