Consensus pour une "évaluation indépendante" de la réponse de l'OMS à la pandémie

CONSENSUS POUR UNE "ÉVALUATION INDÉPENDANTE" DE LA RÉPONSE DE L'OMS À LA PANDÉMIE

GENEVE (Reuters) - Les pays membres de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) ont adopté mardi par consensus une résolution appelant à une évaluation indépendante de la réponse globale apportée par l'agence onusienne à la pandémie de coronavirus.

Aucun des 194 Etats membres de l'OMS n'a élevé d'objection au projet de résolution présenté par l'Union européenne au nom d'une centaine de pays, dont la Chine, devant l'Assemblée annuelle de la santé.

Le texte charge le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus de lancer "le plus vite possible une évaluation impartiale, indépendante et exhaustive" de la réponse sanitaire internationale à la pandémie.

La résolution souligne l'importance de retracer les mécanismes de transmission du coronavirus SARS-CoV-2 afin d'aider la communauté mondiale à mieux se préparer à faire face à l'avenir à un événement de même nature.

"Nous voulons plus quiconque la transparence", a répondu Tedros lors de son discours de clôture de la 73e Assemblée annuelle de la santé. "Nous continuerons de proposer une direction stratégique pour coordonner la réponse" à la pandémie, a-t-il ajouté.

Le texte a été adopté alors que les Etats-Unis et la Chine continuent de s'invectiver par OMS interposée.

Donald Trump a déclaré lundi que la suspension du financement américain à l'Organisation mondiale de la santé deviendrait permanente si celle-ci ne s'engage pas sous 30 jours à procéder à des "améliorations" majeures, et qu'il pourrait aussi reconsidérer l'adhésion des Etats-Unis à l'agence onusienne, qu'il engage à "démontrer son indépendance" à l'égard de la Chine.

Réagissant à ces propos, le ministère chinois des Affaires étrangères a estimé mardi que Washington cherchait à se défausser sur la Chine en lui faisant porter la responsabilité de la mauvaise gestion de la crise sanitaire aux Etats-Unis.

Le directeur général de l'OMS n'a pour sa part fait aucune allusion aux nouvelles menaces de Trump.

Les Etats-Unis n'ont pas élevé d'objection au projet de résolution, permettant son adoption sans vote, mais leur représentation auprès des institutions onusiennes à Genève a indiqué que Washington se "dissociait" de certains de ses paragraphes portant sur une suspension des droits de la propriété intellectuelle sur les médicaments dans le cadre d'urgence sanitaire et sur une garantie de l'accès aux soins en matière de santé sexuelle et reproductive.

"Les Etats-Unis croient dans les protections légales des enfants à naître et rejettent toute interprétation des droits humains internationaux qui appellerait tout Etat-partie à fournir un accès à l'avortement", indique-t-elle.

(Stephanie Nebehay et Emma Farge; version française Henri-Pierre André)