Le Conseil de l'Europe soutient l'ONG russe menacée Memorial

L'organisation a dû s'enregistrer comme «agent de l’étranger» parce qu'elle perçoit des subventions internationales. Le Kremlin cherche à la dissoudre.

Le président du Conseil de l’Europe, Thorbjorn Jagland, a apporté jeudi à Moscou son soutien à la principale organisation russe de défense des droits de l’homme, Memorial, menacée de dissolution, en appelant la Russie à «aider» les ONG au lieu de «mettre de la pression» sur elles. «Memorial est une organisation remarquable (...). Il est très important pour toutes les nations de vivre en sauvegardant l’histoire de leur passé, et vous aidez la Russie à le faire», a déclaré Thorbjorn Jagland lors d’une visite dans les locaux de cette ONG.

Fondée en 1989 par d’anciens dissidents, dont le prix Nobel de la paix Andreï Sakharov, pour préserver la mémoire des victimes des répressions soviétiques, Memorial a fait sien le combat contre l’arbitraire en Russie, payant parfois ce combat au prix du sang, comme en 2009 lorsque sa représentante en Tchétchénie, Natalia Estemirova, fut assassinée.

«Quand j’ai appris que Memorial pourrait être fermée (...), j’ai réagi immédiatement et appelé le ministre de la Justice russe pour lui dire qu’il fallait l’empêcher à tout prix», a indiqué Thorbjorn Jagland. «Chaque pays membre du Conseil de l’Europe doit avoir des lois qui promeuvent et aident les ONG, et non des lois qui mettent de la pression sur elles», a-t-il souligné.

Memorial a dû modifier samedi dernier sa charte et sa structure pour se mettre en conformité avec la loi et échapper à une menace de dissolution après des poursuites intentées par les autorités russes.

Symbole de la perestroïka, Memorial avait été accusée fin octobre de «violations flagrantes et répétées de la législation et de la Constitution russes» par le ministère de la Justice, qui a demandé à la Cour suprême sa dissolution. Celle-ci a accordé le 13 novembre un répit d’un mois à l’organisation pour lui laisser le temps de se mettre en conformité avec la loi, (...)

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