Conseil constitutionnel, Parlement, quinquennat… Les piques institutionnelles d’Édouard Balladur

Édouard Balladur devant les Sages de l’Académie des sciences morales et politiques, lundi 23 janvier 2022.  - Credit:Jérôme Cordelier / Le Point
Édouard Balladur devant les Sages de l’Académie des sciences morales et politiques, lundi 23 janvier 2022. - Credit:Jérôme Cordelier / Le Point

Sa parole est devenue rarissime, mais, à bientôt 94 ans – il les aura le 2 mai –, Édouard Balladur garde un esprit aiguisé, teinté d'ironie piquante. Il l'a prouvé en livrant ses réflexions sur la Ve République lundi 23 janvier devant les sages de l'Académie des sciences morales et politiques, sous la présidence de Jean-Claude Trichet. Secrétaire général de la présidence de la République sous Georges Pompidou – de 1973 à 1974 –, ministre d'État lors de la première cohabitation Mitterrand-Chirac, entre 1986 et 1988, puis Premier ministre sous la seconde, de 1993 à 1995, et enfin président du comité ayant conduit à la révision constitutionnelle de Nicolas Sarkozy en 2008, Édouard Balladur a été partie prenante de l'évolution de la pratique institutionnelle. Non sans malice, il soulignera au cours de son exposé que le nombre de réformes constitutionnelles fut égal à trois au cours de la IIIe République, à une seule durant la IVe et… à vingt et une pendant la Ve, « championne toutes catégories des innovations constitutionnelles, qui, pour autant, n'ont pas résolu les problèmes ». « Une espèce de jeu, de loterie, s'est mis en place : que ne veut-on changer la Constitution selon la mode du moment ? » a notamment lancé l'ex-Premier ministre.

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