«On connaît tous quelqu’un qui a vécu l’attentat, le monde est petit à Strasbourg»

Strasbourg 13 décembre, Hommage aux victimes rue des Orphèvres COMMANDE N° 2018-1733

Après l’attaque de mardi et avant la mort de Chérif Chekatt jeudi soir, la ville engourdie recommençait à vivre. Le long des rues, le sable répandu pour recouvrir le sang commençant à se disperser et les habitants allumant des bougies. Cette année, Noël, «ce sera différent».

Tricycles et trottinettes garnissent les arceaux de la petite cour bordant l’Ill, la rivière qui traverse Strasbourg. Ce jeudi matin, ils sont revenus. Ils sont là-haut, dans les classes de l’école Pasteur, fermée la veille comme toutes les autres. Deuxième matin après les attentats, deuxième jour de traque du tireur. Strasbourg est à nouveau quadrillé des chemins de l’école. A nouveau quadrillé de forces de l’ordre. Quatre heures de bouchons pour parcourir moins d’un kilomètre, celui qui relie Strasbourg à Kehl, la ville allemande de l’autre côté de la frontière. Depuis mercredi, les contrôles sont de retour sur le pont de l’Europe. Et puis, toujours cette chose étrange, persistante. Comme si l’épais brouillard matinal ne s’était pas dissipé tout à fait. C’est cotonneux, silencieux. C’est une atténuation, un engourdissement.

Rue des Grandes-Arcades «tout est devenu pesant»

Le sable répandu pour couvrir le sang rue des Grandes-Arcades, dans le cœur historique de la ville, commence à se disperser dans les interstices des pavés. Vaste rue de grandes enseignes, de chaînes bien connues. Quatre lycéennes se penchent, déposent une bougie. En toile de fond, le grand sapin et une grande boîte rouge scintillante devant laquelle on faisait la queue mardi pour déposer sa lettre au père Noël. Ici, un homme a pris une balle. Les jeunes filles n’ont pas «peur», elles sont «tristes». Elles s’accrochent à «leur routine» pour tenir, mais «tout est devenu pesant». «Là, je ne me dis pas qu’il peut arriver quelque chose», lance Maud. Elle soupire, et reprend, hésitante : «Les gens qui sont morts ne se le disaient pas eux non plus.» Le voisin de l’une a été blessé ce soir-là, l’oncle de l’autre a assisté à une (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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