Le Congrès des botanistes vote pour débaptiser les plantes aux noms racistes
Réunis en amont du 20e Congrès international de botanique, qui se tiendra du 21 au 27 Juillet 2024 à Madrid, les botanistes du monde entier ont accepté par vote secret que les plantes baptisées en référence à des personnalités controversées ou avec des noms à connotation raciste changent de dénomination. Jeudi 18 juillet, ce sont précisément 63 % des 556 experts en botanique présents physiquement qui ont accepté ce changement. Il s’en est fallu de peu.
“Pour être adoptée, cette mesure doit recueillir une ‘super-majorité’ de 60 %”, indiquait Nature dans un article grand public publié avant le vote, rappelant combien le débat était houleux dans la communauté scientifique. D’ailleurs, souligne Science, cette décision historique contraste avec la position de la Commission Internationale de la nomenclature zoologique, “autorité garante de l’utilisation correcte des noms scientifiques des animaux et qui avait annoncé [l’année dernière] qu’elle n’envisagerait pas de changer les noms d’animaux en raison d’une connotation jugée offensante”.
Certains taxonomistes continuent d’argumenter que les changements de nom scientifique risquent d’entraîner un chaos dans la nomenclature, accompagné d’erreurs dans les bases de données. Cela pourrait même nuire aux espèces en danger à cause de confusions dans les dispositifs légaux. Pour ceux qui militaient en faveur du changement de nom, “éliminer les noms qui posent problème de façon flagrante ne représente qu’une goutte d’eau dans l’océan en comparaison aux changements qui se produisent déjà lorsque, par exemple, une analyse génétique divise une seule espèce en plusieurs espèces ou révèle de nouvelles relations entre les espèces”, rapporte Nature.
Noms à connotation raciste ou en l’honneur d’esclavagistes
Parmi ces noms scientifiques de plantes, d’algues et autres champignons qui posent problème de façon flagrante, il y en a plus de 300 avec le terme caffra. Ce terme péjoratif venant de l’arabe était utilisé comme une insulte raciste au temps de l’apartheid en Afrique du Sud. Comme l’explique Science, “enlever seulement une lettre permettrait d’éliminer toute référence à caffra […] en faveur d’affra, qui donnerait seulement une indication sur l’origine africaine de ces espèces”.
[...] Lire la suite sur Courrier international