Une "confrontation particulièrement éprouvante" pour la députée Sandrine Josso face à Joël Guerriau
La députée Sandrine Josso et le sénateur Joël Guerriau ont été entendus par le tribunal correctionnel de Paris ce mercredi 6 novembre. L'élue de La Baule (Loire-Atlantique) avait accusé en novembre 2023 le sénateur de l'avoir droguée lors d'une soirée organisée chez lui, à Paris.
Cela avait valu à Joël Guerriau d'être mis en examen. Malgré cela, le sénateur occupe toujours son poste. L'élu, exclu du parti Horizons depuis, avait alors évoqué une période difficile causée par le stress des élections sénatoriales et la mort de son chat. Il avait également plaidé "une erreur de manipulation", avançant "un tour de magie" raté pour expliquer que la poudre "euphorisante" se soit retrouvé dans le verre de Sandrine Josso. Selon nos informations et de source proche de l’enquête, Joël Guerriau a maintenu cette version des faits ce mercredi.
Joël Guerriau risque 5 ans de prison
Cette confrontation entre les deux élus devant les juges d'instruction a duré près de trois heures. C'est très lourd et compliqué de se retrouver avec son agresseur pendant presque quatre heures. J'ai été comme d'habitude très factuel, j'ai dit les choses que j'ai constatées tout au long de cette soirée", a expliqué au terme de la confrontation Sandrine Josso qui s'est dite "épuisée".
"Je pense à toutes les victimes qui vivent ça et qui ne peuvent pas être préparées aussi bien que moi. Se retrouver dans une situation comme celle-ci, c'est des situations qui sont très traumatisantes. C'est inadmissible de continuer à traiter les victimes de cette manière. C'est très choquant", a-t-elle déclaré.
De son côté, le sénateur a expliqué avoir voulu consommer la veille des faits ce qu’il pensait être un euphorisant. Après avoir versé la substance dans une coupe, il a renoncé à la consommer avant de reposer la coupe dans le placard. Il aurait, toujours selon son récit, réutilisé involontairement la coupe le lendemain, en compagnie de Sandrine Josso, pour la servir.
"De toute évidence, les impressions de Monsieur Guerriau à l'issue de cette confrontation sont diamétralement opposées aux éléments objectifs que l'enquête a mis en lumière et qui seront révélés à la clôture de cette instruction", explique l'avocat de Sandrine Josso Arnaud Godefroy, dans un communiqué transmis à la presse.
"Cette confrontation a été particulièrement éprouvante pour ma cliente, qui a fait preuve d'une grande précision tout en restant fidèle aux faits et constante dans ses déclarations malgré les difficultés émotionnelles que cela supposait", a-t-il poursuivi.
Toujours selon nos informations, si Sandrine Josso explique avoir vu le sénateur manipuler un sachet en plastique, il n’est pas démontré a ce stade qu’il s’agissait du pochon de drogue retrouvé en perquisition.
Enfin, cette confrontation a permis de comprendre que, s’il est incontestable que Sandrine Josso avait de la drogue dans son sang a l’issue des faits, l'intention d’agression sexuelle du sénateur ce soir là reste à démontrer.
Début octobre, le gouvernement a annoncé son intention de reprendre les travaux pour lutter contre la soumission chimique, portés par Sandrine Josso. Depuis son agression, la députée a expliqué souffrir de stress post-traumatique, évoquant ses difficultés à "dans ses relations à l'autre". De son côté, Joël Guerriau risque 5 ans de prison, 75.000 euros d'amende et une peine d'inéligibilité.