Conflit entre Israël et le Hamas : 72% des Français redoutent son importation en France - EXCLUSIF

L’inquiétude des Français de voir des répercussions du conflit au Proche-Orient sur le territoire national est manifeste. Plus de 400 personnes ont déjà été interpellées pour des faits d’antisémitisme depuis le 4 octobre.

INTERNATIONAL - L’inquiétude est palpable en France. Presque un mois après l’attaque du Hamas en Israël et la résurgence de la guerre au Proche-Orient, une très large majorité de Français redoute de voir ce conflit importé sur le territoire national selon le sondage réalisé par YouGov pour Le HuffPost les 30 et 31 octobre.

À Paris, « l’horreur » des habitants face aux tags antisémites sur les immeubles

72 % des sondés disent craindre une importation du conflit en France, et l’inquiétude est particulièrement vivace chez les plus de 55 ans (80 %), ainsi que parmi les sympathisants de la majorité présidentielle (84 %) et du Rassemblement national (80 %). En parallèle, seulement 20 % des personnes interrogées disent ne pas redouter d’éventuelles conséquences de la guerre sur le sol français.

Depuis le 7 octobre, « plus de 850 incidents » en lien avec l’antisémitisme ont eu lieu « et près de 6 000 signalements en ligne ont été réalisés », a indiqué mardi 31 octobre la Première ministre Élisabeth Borne lors de la séance de questions au gouvernement à l’Assemblée nationale. Plus 430 interpellations ont été faites et plus de 230 enquêtes sont en cours, a-t-elle précisé.

Plus 430 interpellations et 230 enquêtes en cours pour des faits d’antisémitisme

Parmi les divers faits rapportés, la découverte d’étoiles de David taguées sur des immeubles du 14e arrondissement à Paris a provoqué l’indignation de la classe politique et une enquête a été ouverte. En Seine-Maritime, une plainte a été déposée par la maire après des tags représentants des croix gammées, des injures contre les juifs, l’État d’Israël et des menaces visant l’élue.

Il est à noter que selon l’enquête YouGov, c’est en région parisienne que les inquiétudes sont les plus élevée : 75 % des sondés redoutent de voir des retombées du conflit en France. Ils sont entre 71 % et 73 % dans le Nord et le Sud du pays.

Le président de la République Emmanuel Macron et sa Première ministre ont dit à plusieurs reprises leur volonté de « protéger tous les juifs de France ». Mais pour ne pas importer le conflit, le chef de l’État est aussi contraint à une forme d’équilibre alors que la France abrite la plus grande communauté juive d’Europe ainsi qu’une importante communauté musulmane. Le 12 octobre, dans sa première prise de parole exclusivement consacrée au conflit au Proche-Orient, Emmanuel Macron a donc exhorté à l’« unité » et pris soin d’évoquer aussi bien « la peur de nos compatriotes de confession juive » que « l’inquiétude de nos compatriotes de confession musulmane que les amalgames l’emportent sur la raison. »

Sur la scène internationale, le président de la République a appelé pour la première fois le 27 octobre à « une trêve humanitaire » pour protéger les civils à Gaza, estimant que la riposte israélienne devait « mieux cibler » les « terroristes ». Cette déclaration est intervenue après la mort de milliers de civils gazaouis dans les bombardements israéliens et alors que la position initiale de la France, jugée trop alignée sur celle d’Israël et des États-Unis est critiquée : dans les pays arabes, des manifestations ont eu lieu devant les ambassades françaises, tandis qu’à Paris des chants « Israël assassin, Macron complice » ont été entendus lors d’une manifestation pro-palestinienne à Paris le 28 octobre, rapporte l’AFP.

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