Conflit éthiopien : pourquoi l’explication ethnique ne suffit pas
Les combats en cours en Éthiopie ont poussé le risque d?implosion du pays à un niveau très élevé.
Cette guerre a commencé en novembre 2020 au Tigré (???? [T?gray]), une province du nord du pays où vivent quelque 7 millions de Tigréens, soit environ 6 % de la population totale. S?y ajoute un autre conflit, dans le sud, principalement dans les régions où vivent les Oromos (35 millions de personnes et 30 % de la population éthiopienne). Ceux-ci sont habituellement présentés comme un groupe « ethnique ». Toutefois, leur unité (sociale, culturelle, linguistique et politique) est loin d?être une réalité.
L?Oromo Liberation Army (OLA), une rébellion armée contre le régime en place à Addis-Abeba, qui est loin de représenter l?ensemble des Oromos, a formé ? avec d?autres mouvements dissidents ? une alliance avec le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF). En gestation depuis le mois d?août, cette alliance s?est concrétisée le 5 novembre dernier, regroupant le TPLF, l?OLA et sept autres mouvements dissidents mineurs. Cette alliance espère désormais prendre la capitale, mais semble aujourd?hui bloquée ou, tout du moins, freinée par l?armée fédérale.
Les motivations et les perceptions des Tigréens et des Oromos ? au-delà de leur exigence d?autonomie régionale plus grande ou totale ? divergent par essence : les Tigréens, qui se revendiquent descendants des premiers Éthiopiens, ont été depuis des siècles des acteurs majeurs du roman national, tandis que les Oromos, q [...] Lire la suite