Conflans : l'avocat d'un des collégiens mis en examen assure que son client a "complètement vrillé"

L'adolescent est suspecté d'avoir aidé l'assaillant à identifier Samuel Paty le jour de l'attentat, en échange d'un peu plus de 300 euros.

Deux adolescents de 14 et 15 ans ont été mis en examen pour "complicité d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste" ce mercredi dans le cadre de l'enquête sur l'attentat de Conflans-Sainte-Honorine. Ils sont suspectés d'avoir aidé l'assaillant à identifier Samuel Paty le jour de l'attentat, en échange d'un peu plus de 300 euros. Ils ont été remis en liberté et placés sous contrôle judiciaire.

Selon nos informations, lors de sa garde à vue, l'élève de 14 ans a raconté qu'un homme lui a demandé d'identifier Samuel Paty en échange d'un peu plus de 300 euros vendredi dernier, vers 14 heures, à la sortie du collège. Ce dernier lui aurait expliqué vouloir que le professeur s'excuse après avoir montré les caricatures de Mahomet.

"Il est effondré", assure sur BFMTV Charles-Emmanuel Herbière, son avocat. "Il commence à toucher du doigt l'horreur dont il est indirectement responsable. Il commence à réaliser ce qu'il a engendré", poursuit-il, affirmant que son client n'avait aucune idée de l'intention de tuer de l'assaillant.

"Il a pleuré, non pas sur son sort, mais en me disant 'par ma faute, un homme est mort, un homme que je respectais beaucoup et cela n'aurait pas dû arriver", continue son avocat. "Il lui faudra du temps pour réaliser ce qu'il s'est passé, et il lui faudra de l'aide."

"Il a complètement vrillé"

"Il vient d'une famille assez pauvre", affirme par ailleurs Charles-Emmanuel Herbière. "Quand le terroriste est arrivé et lui a mis l'argent dans les mains, il a vrillé. Il l'a reconnu devant le juge d'instruction."

Durant les heures qui ont suivi, l'adolescent est resté devant le collège avec quatre de ses amis, dont l'un a aussi été mis en examen. Quand le professeur est finalement sorti de l'établissement, l'un d'entre eux a couru vers l'assaillant pour le prévenir. Le groupe ne voit pas la suite des événements et n'a découvert qu'après ce qu'il s'est passé.

"L'instruction va être longue. La justice va s'attacher à discerner qui a fait quoi", conclut Charles-Emmanuel Herbière, félicitant néanmoins la décision de remise en liberté des deux adolescents. Ils risquent jusqu'à 20 ans de réclusion criminelle.

Article original publié sur BFMTV.com

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